Une fois n’est pas coutume, les pays arabes rassemblés autour du projet de grand gazoduc poursuivent leurs efforts conjoints, sans tergiverser inutilement.
Lancé en 2002, ce projet, qui a le mérite de rassembler autour de lui l’Egypte, le Liban, la Syrie et la Jordanie, avance, comme en a témoigné l’inauguration le 18 novembre 2009 par Bachar el-Assad d’un tronçon de gazoduc qui reliera la Jordanie à la Turquie, sur une longueur de 320 kms.
Un tronçon qui s’étend pour l’instant de la frontière syro-jordanienne jusqu’à la nouvelle centrale d’al-Rayan, située à Homs, dans le centre de la Syrie et qui devra encore être étendu sur 250 kms, pour rallier la frontière syro-turque. Ce qui est en principe prévu pour la fin 2010.
Cette nouvelle centrale gazière d’Al-Rayan, que Bachar el-Assad a inauguré, selon l’agence de presse officielle Sana, a été construite par la compagnie russe StroyTransgaz. Elle permettra d’exploiter trois champs gaziers d’une capacité de 7,56 millions de mètres cubes/jour.
Le nouveau tronçon donne un nouvel élan au projet de grand gazoduc arabe. Le ministre syrien du Pétrole et des Ressources minières, Sofiane al-Alao, a d’ailleurs martelé que cette infrastructure arabe permettrait aux pays qui en sont partie prenante de réaliser une "intégration économique arabe", surtout si ce gazoduc est par la suite relié à l’Irak et au reste des pays du Golfe.
La connexion future de ce grand gazoduc à l’Irak est très intéressante, bien évidemment, étant donné le potentiel gazier du pays.
Le gazoduc arabe, ou Arab gas pipeline, a l’ambition de transporter à terme plus de 10 milliards de m3 de gaz naturel par an, provenant au départ d’Egypte, vers les pays voisins inclus dans le projet.
Cela permettrait aux uns et aux autres de tirer profit de cette nouvelle infrastructure. En effet, l’Egypte est gagnante au niveau des profits qu’elle pourra tirer de cette exploitation, et ses partenaires, notamment la Jordanie et l’Egypte capitaliseront sur le transit de gaz par leurs territoires.
Quand le gazoduc sera achevé, il devrait permettre l’approvisionnement en gaz du Liban, à hauteur de 1,5 milliards de m3, de 3 milliards de m3 vers la Jordanie, et de 2 milliards de m3 vers la Syrie.
Pour l’heure, le gazoduc arabe avance bien. Le premier tronçon reliant l’Egypte à la Jordanie, est achevé depuis 2004, pour un montant total de 234M$ (156 M€). Un an plus tard, une seconde portion du gazoduc a été construite entre Aqaba, au sud de la Jordanie, et la frontière syrienne, pour 300M$ (200 M€).
La partie syrienne du gazoduc est maintenant à moitié réalisée, mais il reste à installer la partie qui reliera le gazoduc à la Turquie.
Le grand défi reste cependant encore à réaliser. Il s’agit de la connexion entre le gazoduc arabe et le gazoduc Nabucco, dont l’achèvement est prévu en 2013, ce qui permettrait à l’Europe de bénéficier de ces importantes ressources gazières.
En 2008, les ministres des pays arabes concernés ont donné leur accord. Les pays européens pourraient alors, si le projet se concrétiser, recevoir des pays du Machrek 7 milliards de m3 de gaz par an.