Dimanche 28 août, quelques heures avant le repas de l’iftar au cours duquel le premier ministre Recep Tayyip Erdogan devait rencontrer les représentants des minorités religieuses de Turquie, un décret visant à restituer des milliers de biens confisqués aux minorités après le recensement de 1936 a été publié.
Un décret gouvernemental a été publié au cours du week-end dans le journal officiel turc qui préconise que les biens confisqués aux fondations religieuses minoritaires par une déclaration datant de 1936 leur seront restitués dans un délai de plusieurs mois, a-t-on indiqué de même source.
Plusieurs centaines de propriétés devraient être ainsi restituées aux termes de ce décret. La décision concerne notamment plusieurs hôpitaux, écoles, cimetières et orphelinats listés dans un recensement de 1936, appartenant aux minorités arménienne et orthodoxe-grecque de Turquie, aux chaldéens et aux juifs.
L’UE, qui a souvent critiqué l’attitude d’Ankara envers les minorités, considérait cette restitution de biens comme l’une des conditions de son adhésion à l’Union. La Cour européenne des droits de l’Homme avait qualifié ces confiscations d’illégales.
Indemnisation juste
Pour beaucoup, la publication de ce projet de loi résonne comme un changement de cap indéniable en Turquie, après des années d’opposition ultra-laïque face à toute reconnaissance des minorités. Il semble que le gouvernement envisage bel et bien d’infléchir sa politique vis-à-vis des communautés religieuses, notamment chrétiennes.
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