La Turquie pourrait contester toute décision que prendrait la République de Chypre pour accélérer l’exploitation de gisements gaziers offshore en vue de remédier à sa crise financière, ont déclaré jeudi de hauts responsables turcs.
Selon Reuters, Chypre est en pourparlers avec Moscou concernant d’éventuels investissements russes. Le ministre chypriote des Finances, Michael Sarris, a déclaré que les réserves gazières en mer étaient l’un des domaines dans lesquels les Russes pourraient investir.
"Ces ressources appartiennent aux deux communautés, et l’avenir de ces gisements ne peut être le seul fait de la volonté de la partie sud de Chypre. Nous pourrions si nécessaire prendre des mesures pour contrer de telles initiatives", a dit à Reuters l’un des responsables turcs.
"L’exploitation exclusive de ces ressources par la partie sud de Chypre est hors de question(...) et inacceptable", a-t-il ajouté.
L’île de Chypre est divisée entre le sud "grec" et la partie nord "turque" depuis un coup d’Etat grec suivi d’une invasion de l’armée turque en 1974. Les efforts pour réunifier les deux parties ont échoué à plusieurs reprises.
"Nous envisageons tous les moyens juridiques(...). Nous pourrions porter l’affaire devant l’Union européenne mais nous recourrons à tous les canaux politiques et juridiques", a dit ce responsable sans donner davantage de précisions.
L’Union européenne a donné à la République de Chypre (partie grecque) jusqu’à lundi pour réunir les 5,8 milliards d’euros nécessaires pour obtenir un plan de sauvetage, faute de quoi son système financier serait menacé de faillite et le pays risque fort de sortir de la zone euro.