Le ministre d’Etat turc et négociateur en chef de l’accession du pays à l’UE, Egemen Bagis, a déclaré mardi que la Turquie et l’Arménie avaient la chance de travailler ensemble pour empêcher les peuples, les nations et les pays de souffrir à l’avenir, a rapporté l’agence de presse Anatolie.
Bagis a fait ces remarques lors de la réception d’une délégation de journalistes turcs, arméniens et américains à Ankara, la capitale turque.
Sur les incidents de 1915, M. Bagis a déclaré que les peuples turc et arménien avaient souffert durant ces années, cependant, précisant cependant que l’histoire ne pouvait être modifiée et que les deux parties avaient encore la chance de travailler ensemble.
Pour ce qui est de la date d’ouverture de la frontière entre la Turquie et l’Arménie, M. Bagis a déclaré qu’elle serait ouverte un jour après que l’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont serrées la main.
La Turquie et l’Arménie n’ont pas eu des relations diplomatiques ou économiques depuis que l’Arménie avait déclaré son indépendance en 1991. La Turquie a fermé sa frontière avec l’Arménie en 1993 pour soutenir l’Azerbaïdjan, qui avait un conflit territorial avec l’Arménie sur la région du Nagorno- Karabakh.
Ankara a indiqué que la frontière ne pourrait être ouverte qu’après le retrait des troupes arméniennes des terres contestées.
Les événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.
TN avec Xinhua




