La politique étrangère turque continue de susciter l’intérêt international. L’hebdomadaire The Economist, a publié cette semaine une analyse sur la Turquie en la présentant comme ayant un rôle de médiateur, surtout en ce qui concerne les questions humaines. Il a choisi d’illustrer ses propos avec l’affaire du soldat israélien Gilad Shalit qui se trouve entre les mains du Hamas. L’analyse critiquait aussi le monde occidental en ces mots : « parfois la Turquie constitue vraiment un pont entre l’Orient et l’Occident ». Selon The Economist l’Occident est gêné par la politique iranienne de la Turquie, mais il affirme que l’Iran « ne s’est pas plaint » lorsque la Turquie a assuré la libération des occidentaux accusés d’espionnage.
D’autre part, le magazine anglais a souligné les mesures prises par la Turquie concernant la résolution de problèmes entre l’Occident et des pays comme l’Iran. On y lisait que la Turquie avait joué un rôle de « lobby » auprès du Hamas pour que soit relâché le soldat israélien Gilad Shalit. Tout cela malgré la dégradation des relations entre les deux pays suite à l’assaut du navire turc.
L’analyse faisait également part du fait selon lequel les problèmes entre Israël et la Turquie provoquaient des interprétations inquiétantes dans le monde occidental. Selon ces interprétations, le gouvernement de l’AKP penche vers l’Orient. L’analyse continuait comme suit : « Il y a une angoisse particulièrement grande concernant les relations tendues avec l’Irak. Toutefois, personne ne s’était plaint lorsque la Turquie en avril 2007, a joué le rôle de médiateur lors de la relâche des 15 marins de la Royal Army anglaise capturés par l’Iran. De même, la France a été très heureuse lorsque le ministre des affaires étrangères turc Ahmet Davutoglu est intervenu personnellement au mois de mai pour que Clotilde Reiss soit libérée.
La Turquie, première destination des réfugiés au Moyen-Orient
The Economist soulignait aussi que la Turquie était le premier pays où s’arrêtent des milliers de réfugiés politiques fuyant l’Iran, l’Irak, l’Afghanistan et l’Asie centrale. L’analyse rappelait que parmi ceux-ci se trouvait également l’avocat iranien Mohammed Mostafei qui défend Sakinah Ashtianti, condamnée à la peine capitale par lapidation pour relation sexuelle hors-mariage. En précisant que Mostafei, après avoir reçu des menaces de mort a quitté la Turquie pour la Norvège, l’analyse se poursuit : « […] La Turquie exerce une pression sur l’Iran pour qu’il libère les trois Américains capturés il y a un an pour « espionnage » alors qu’ils marchaient près de la frontière iranienne et qui sont incarcérés à la prison d’Evin dans des conditions déplorables. »
The Economist écrivait concernant la vision qu’a l’Afrique de la Turquie : « Les capacités de médiation de la Turquie, suscitent même l’ardeur en Afrique ». Citant le cas du Botswana qui avait demandé de l’aide à Davutoglu, à une certaine époque, pour des problèmes de terres qu’il avait avec la Namibie, le magazine écrivait : « Même si cela flattait M. Davutoglu, il a avoué qu’il n’en était pas moins étonné. »
Source Zaman France