Depuis un certain temps, certains organes de presse débattent sur l’orientation politique de la politique étrangère turque. Certains journalistes et chroniqueurs prétendent que la Turquie est en train de changer d’axe, c’est-a-dire, qu’elle s’éloigne de l’Ouest pour se rapprocher à l’Est et en particulier au monde islamique. Ces évaluations se basent sur l’intensité vécue dans la politique étrangère de la Turquie ces derniers temps.

La Turquie a entrepris de vastes démarches ces dernières mois, en premier du Moyen-Orient et au Caucase, jusqu’à la région de l’Asie centrale à Asie du Sud ; Près de 100 accords ont été signés avec la Syrie, l’Irak et Pakistan, l’Iran et l’Arménie.

Ces accords visent à développer une coopération s’étendant sur un large éventail allant de l’économie à l’énergie, à la levée des applications des visas, à la lutte contre le terrorisme. Certains d’entre eux impliquent des objectifs similaires à l’intégration, tandis que d’autres sur le règlement des problèmes découlant des siècles auparavant.

Cependant, ce changement est-il comme le sous-entendant les journalistes ? Est-ce que la politique étrangère turque est en train de ce déplacé sur l’axe d’Ouest à l’Est, ou bien de l’UE aux pays musulmans ?

Ma réponse à cette question est pour trois raisons " Non ".

En premier lieu, toutes les ouvertures de politique étrangère de la Turquie sont des avancées adaptées à la philosophie et principes de l’UE. Ils s’assemblent en grande partie avec les expressions des normes politiques étrangères de l’UE, dont le dialogue, la coopération, le pluralisme, la diplomatie et intégration économique. Ainsi, les ouvertures mettent en vigueur la mentalité " zéro problème avec les voisins " au lieu de celle " Nous sommes entourés d’ennemis ", qui prévalait dans les années 90.

Cela est adapté aux critères et décisions européennes de Copenhague. Par exemple, les décisions du sommet d’Helsinki de 1999 insistent sur le principe du règlement pacifique des différends conformément à la Charte des Nations Unies et invitent " les pays candidats à tous mettre en œuvre pour régler leurs différends frontaliers éventuels, ainsi que d’autres questions du même ordre.

D’autre part, le rapport de progrès de l’UE 2009, autant que le commissaire européen à l’élargissement Oli Rehn ont soutenu ses initiatives. La commission européenne et les pays membres considèrent ces ouvertures en étant des démarches entamées pour la paix, stabilité et sécurité régionale. D’ailleurs, ils sont satisfaits de voir la Turquie réaliser, ce qu’ils n’ont pas pu faire.

En secundo, les démarches ne sont pas accueillies favorablement seulement par l’UE, mais également par les Etats-Unis. Effectivement, bien qu’elles servent en premier lieu les intérêts de la Turquie, elles disposent de la potentialité de soutenir la nouvelle politique régionale des Etats-Unis. Aussi bien le premier ministère Recep Tayyip Erdoğan que le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoğlu ont déclaré tous deux que les intérêts de la Turquie et de l’administration américaine d’Obama se combinaient l’un à l’autre.

Au lieu des politiques envahisseurs et recours à des frappes nucléaires préventives " pre-emptive strikes " de l’ancien président américain Georges Bush faisant de la région une poudrière, il est possible de dire que ces ouvertures visant la prospérité, la sécurité (lutte contre l’organisation de terreur PKK) et de rehausser le niveau de stabilité de la Turquie, qu’elles servent aussi les objectifs suivants : mener une politique basée sur la multiparité, la diplomatie, la paix et le dialogue ; le règlement de conflit sur le programme nucléaire iranien non par la voie de la guerre et de la confrontation, mais au moyen de la diplomatie ; la restructuration de l’Irak de façon organisée après le retrait des troupes américaines ; éloigner de l’influence de l’Iran les acteurs comme le Hamas et la Syrie concernant le conflit palestinien ; enregistrer un succès dans la lutte contre la terreur en Afghanistan ; obtenir le soutien du Pakistan dans la lutte contre la terreur ; développer la paix et la coopération entre les voisins pour constituer la stabilité régionale.

L’administration Obama juge pouvoir atteindre une importante partie de ces objectifs en coopération avec la Turquie. En conséquence, la réalisation de la première visite à l’étranger du président américain Obama au mois d’avril 2009 en Turquie et son allocution devant la Grande Assemblée nationale de Turquie n’est pas fortuite.

En troisième lieu, toutes ses ouvertures ayant comme point de mire l’établissement d’un ordre plus stable dans la région sont perçues d’un œil favorable par les acteurs globaux aussi bien par la Russie que les autres.

En parallèle, la Turquie aspire avec ses démarches au Caucase et au Moyen-Orient de résoudre pacifiquement les confrontations régionales ; de prendre sous garantie la sécurité énergétique dans l’acheminement vers l’Occident avec le projet Nabucco et South Stream ; d’établir les équilibres de force régionales en développant les relations avec l’Iran, l’Irak, la Syrie et Israël.

Un exemple notable du point de vue des soutiens des acteurs globaux sur ces ouvertures est la présence des ministres des Affaires étrangères de quatre grandes puissances à la cérémonie de signature des protocoles entre la Turquie et l’Arménie à Zurich. Le soutien aux protocoles de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, du Chef de la Diplomatie russe Sergueï Lavrov, du Haut représentant pour la Politique étrangère et de sécurité commune Javier Solana et du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner est aussi l’expression du soutien apporté à cette ouverture.

En conclusion ; il ne serait pas juste d’évaluer en étant un changement d’orientation de l’axe de la Turquie de l’Ouest vers l’Est avec les ouvertures réalisées par ce pays et qui sont accueillies avec satisfaction par l’UE, les Etats-Unis, les pays Occidentaux comme la Grande-Bretagne et la France.