La France soutient le projet de la Grèce d’ériger une clôture sur sa frontière avec la Turquie, qui est "une bonne idée", a déclaré vendredi le ministre français des Affaires européennes, Laurent Wauquiez.
"Nos frontières européennes si on ne les protège pas, ça devient des passoires. On a 70% de l’immigration illégale qui passe chaque année par cet endroit" entre la Grèce et la Turquie, a-t-il relevé sur la radio RMC.
"Le but n’est pas de reconstruire le mur de Berlin. Je privilégie sur ces sujets majeurs pour la sécurité de l’Europe l’efficacité. Ca permettra de protéger cette dizaine de kilomètres très sensibles et ça me semble une bonne idée", a-t-il ajouté.
Athènes a annoncé début janvier son intention de clôturer sa frontière terrestre avec la Turquie sur un tronçon de 12,5 km où le fleuve Evros fait une saillie en territoire turc.
"Ce mur n’est pas tourné contre la Turquie" et "on ne peut pas à la fois dire aux Grecs +faites quelque chose+ et le leur reprocher dès qu’ils ont une initiative", a-t-il dit.
La frontière terrestre gréco-turque, qui court sur quelque 150 km, est devenue le principal point de passage des sans-papiers dans l’Union européenne avec près de la moitié des entrées illégales détectées.
La Turquie ne s’est pas opposée au projet, mais la Commission européenne a émis des réserves, craignant que la question de l’immigration clandestine ne soit pas traitée au fond.
"Ce n’est pas la solution miracle, mais cela nous permet d’avancer", a jugé Laurent Wauquiez, en appelant les pays européens à mettre aussi à la disposition de la Grèce des garde-frontières supplémentaires.