Selon le journal turc Sabah, 2 jours de réunions auront permis au ministre du pétrole iranien et au ministre turc de l’énergie et des transports, de trouver un accord sur le transport du gaz naturel turkmène vers l’Europe via la Turquie et l’Iran. Ils se sont également accordés sur la question d’une participation turque au développement de l’exploitation du gaz dans la ville de Asaluye, en Iran, ainsi que sur la coopération entre les deux pays concernant les hydrocarbures.

La construction d’un gazoduc et d’un oléoduc de 3 300 km devrait être financé à part égale entre les deux pays. Il pourrait transporter 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an vers l’Europe, en évitant la Russie.

Cet accord passé avec l’Iran conforte considérablement la position de la Turquie et donne un coup de fouet à la réalisation du projet Nabucco.

Nabucco sera réalisé malgré la Russie.

Le ministre turc de l’Energie, Hilmi Güler, avait bien déclaré au mois de mai dernier que l’ambitieux projet de gazoduc transcaspien Nabucco destiné à exporter les hydrocarbures de la mer Caspienne vers l’Europe en contournant la Russie serait réalisé "malgré tout".

"Nous réaliserons nécessairement le projet Nabucco prévoyant les exportations de gaz naturel du bassin de la mer Caspienne vers l’Europe via la Turquie. Aucun événement conjoncturel ne pourra empêcher sa mise en oeuvre", avait-il souligné à Ankara à l’occasion du congrès international du pétrole et du gaz IPETGAS 2007.

Estimé à 6,14 milliards de dollars, le projet Nabucco prévoit la pose d’ici 2011 entre la région de la mer Caspienne et l’Autriche d’un gazoduc passant par le territoire turc. La construction et l’exploitation de la conduite ont été confiées à un consortium international dirigé par la compagnie pétrogazière autrichienne OMV.

La capacité maximale du projet Nabucco est estimée à 31 milliards de mètres cubes de gaz.

Et la France dans tout ça ?

Pendant qu’en France les débats font rage sur l’appartenance ou non de la Turquie au continent européen, ce pays se développe à une vitesse vertigineuse et avance, inexorablement, tel un pion qui va devenir Reine sur l’échiquier énergétique de l’Europe.
Pendant que les entreprises françaises restent à la traîne et que nos investisseurs se montrent frileux, les italiens, les anglais et les norvégiens, entre autres, sont en compétition pour faire de la Turquie leur partenaire économique incontournable.
Nos voisins l’ont pressenti. Ce pays est en voie de devenir, une puissance avec laquelle il faudrait compter.

L’attitude actuelle, pour le moins tolérante, pour ne pas dire inamicale de la France envers ce pays n’est pas pour arranger nos relations bilatérales. La France commence à souffrir là-bas, d’une très mauvaise image de marque et nos entreprises en pâtissent de cette situation.

Si nous ne faisons pas de sérieux efforts pour changer rapidement cette vision déformée de la Turquie, c’est, à priori, la France qui, tôt ou tard risque d’avoir des regrets.

A bon entendeur, Monsieur le Président.

Niko d’Ephèse