La cour suprême juge que les droits de deux journalistes d’opposition incarcérés ont été « violés »
La Cour constitutionnelle turque a jugé, jeudi 25 février, que les droits de deux journalistes d’opposition réputés, incarcérés depuis trois mois, avaient été « violés », ont annoncé des médias locaux. La décision de justice a entraîné leur libération.
Can Dündar, rédacteur en chef de Cumhuriyet, l’un des principaux journaux d’opposition, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, ont été écroués le 26 novembre. En cause, la diffusion, en mai, d’une vidéo de l’interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant des armes destinées à des rebelles islamistes syriens.
Poursuivis pour « espionnage » et « divulgation de secrets d’Etat », les deux journalistes ont vu les charges qui pèsent contre eux s’alourdir en janvier. Ils sont accusés désormais d’« aide à un groupe terroriste » et de « tentative de coup d’Etat ». Par « groupe terroriste », le parquet entend la confrérie islamique de l’imam Fethullah Gülen, un ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan, devenu son pire ennemi. Les deux journalistes risquent la prison à vie.
« Payer le prix fort »
Le président islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan, avait qualifié la publication du quotidien Cumhuriyet de « trahison » et promis avec colère, lors d’un entretien à la télévision, que M. Dündar « payerait le prix fort ».
Une campagne internationale avait été lancée pour la libération des deux journalistes, emprisonnés à la prison de Silivri, une lointaine banlieue d’Istanbul. L’ouverture de leur procès a été fixée au 25 mars à Istanbul.
Source : avec AFP