La contribution des bataillons de travail à l'effort de guerre ottoman (1915)
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Le commandant de Bertier, lettre au colonel Hamelin, 3 août 1915, source : Les armées françaises dans la Grande Guerre (ministère de la Guerre), tome VIII, volume 1, volume 1 d’annexes, Paris, Imprimerie nationale, 1924, p. 458-459 :
"Mon colonel,
A la veille du nouvel effort que va tenter le commandement anglais, il me semble intéressant de passer rapidement en revue les forces de l’adversaire : (...)
IV. — A CONSTANTINOPLE.
1° Sur les lignes de Tchataldja et San-Stefano, environ trois divisions, constituées en majeure partie de bataillons chrétiens [terme impropre, étant donné que ces bataillons n’ont jamais été exclusivement composés de non-musulmans], non armés, et occupés à construire des fortifications, sous la direction d’officiers allemands.
2° Sur le Bosphore, environ 12.000 hommes groupés en 27 bataillons, dont : 12, sur la côte d’Europe, 15, sur celle d’Asie."
Le commandant de Bertier, lettre au colonel Hamelin, 22 novembre 1915, source : ibid., p. 650 :
I. — SITUATION DE L’ARMEE TURQUE.
Il semble qu’elle compte actuellement quarante-sept divisions, et autant de divisions bis, servant en principe de dépôts aux autres, mais pouvant éventuellement partir au front telles quelles.
Les incorporations continuent, en sorte qu’après la 48e division, en voie de formation à Menemen, d’autres seront créées, en nombre encore indéterminé : on a formé des bataillons chrétiens qui ont rendu les meilleurs services pour la création et l’entretien de routes * et de voies ferrées ; on a convoqué nombre de réformés, des exemptés, rappelé d’anciens soldats jusqu’à l’âge de 55 ans, instruit à la hâte ces éléments disparates, qui sont envoyés au front au bout de deux mois environ.
C’est ainsi qu’un appui sérieux a pu être donné aux Bulgares ; comme je vous l’ai signalé dans mes précédentes lettres : 50.000 hommes au moins à Varna et à Bourgas, un chiffre au moins égal en Macédoine où, sous le commandement d’Alil Pacha et du comitadji bulgare Apostoloff, ils se dirigeaient le 18 d’Istip sur Vélés et Prilep contre la gauche des troupes françaises ; enfin il y a certainement des Turcs à Stroumitza, Melnik, Nevrokop, de même qu’à Xanthi, Gumuldjina, Porto-Lages et Dédéagatch ; soit au total 150.000 hommes environ.
* Un agent vient ainsi de se rendre en auto de Trébizonde à Constantinople par une route récemment achevée, qui permet de ravitailler aisément l’armée du Caucase. "
Voir également : Le projet ottomaniste d’admission des Arméniens dans l’armée ottomane : des Tanzimat à la révolution jeune-turque
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