[Reuters] L’Irak a convoqué l’ambassadeur de Turquie à Bagdad pour protester contre des propos du Premier ministre turc, qui a accusé son homologue irakien d’attiser les tensions entre les communautés chiite, sunnite et kurde, a annoncé lundi le ministère irakien des Affaires étrangères. L’ambassadeur turc, Younis Demerer, a été convoqué dimanche.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a jugé « autocentrée » la gestion de l’Irak par Nouri al Maliki. Le chef du gouvernement irakien a répliqué en qualifiant la Turquie d’"Etat hostile" cherchant à établir une « hégémonie » sur la région.
Rapports tendus
Labid Abbaoui, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, « a fait savoir à l’ambassadeur turc la profonde désapprobation du gouvernement irakien » face aux propos turcs, selon le site du ministère. Il « a exprimé son espoir que le gouvernement turc arrête de faire des déclarations qui ont des répercussions sur la souveraineté et les affaires intérieures de l’Irak. »
Les rapports sont tendus entre la Turquie sunnite et le gouvernement de Maliki, membre de la majorité chiite, depuis la délivrance en décembre dernier par l’Irak d’un mandat d’arrêt contre le vice-président sunnite Tarek al Hachemi, soupçonné de commander des « escadrons de la mort ».