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Histoire

L’HÉROÏSME DES FEMMES TURQUES

Publié le | par Özcan Türk (Facebook) | Nombre de visite 461
L'HÉROÏSME DES FEMMES TURQUES

L’HÉROÏSME DES FEMMES TURQUES

Dans le cadre de la semaine de célébration de la « Grande Victoire du 30 août de la Guerre d’Indépendance turque » (Zafer Bayramı), après Ali Çetinkaya, Reşat Çiğiltepe et Berç Keresteciyan, je rends hommage aujourd’hui aux femmes turques !

La Guerre de libération turque s’est achevée le 30 août 1922 avec la bataille décisive gagnée sur l’armée grecque grâce à Mustafa Kemal Atatürk qui a su mobiliser le peuple et le guider à la victoire. C’est cette victoire majeure que les Turcs célèbrent chaque année le 30 août.

En partant de deux photographies (voir le premier commentaire ci-dessous), le chroniqueur du journal Sözcü, Yılmaz Özdil nous propose de mieux comprendre l’occupation ennemie et la bravoure des Turcs et notamment des femmes turques pour sauver la patrie. La dignité et l’héroïsme des femmes turques ont fait rougir de honte plus d’un homme.

Je vous en soumets une traduction ci-dessous.


TRADUCTION

Des soldats d'occupation grecs qui forcent des femmes turques à laver leurs sous-vêtements
Des soldats d’occupation grecs qui forcent des femmes turques à laver leurs sous-vêtements
La première photographie ci-dessus date de 1922. Elle montre des soldats d’occupation grecs qui forcent des femmes turques à laver leurs sous-vêtements dont des caleçons et autres flanelles.
témoigne de soldats d'occupation qui festoient allègrement en faisant danser une femme turque sur la place centrale du village
Témoigne de soldats Grec qui fait danser une femme turque sur la place centrale
Le second date de 1921, témoigne de soldats d’occupation qui festoient allègrement en faisant danser une femme turque sur la place centrale du village.

Le journaliste grec Tasos Kostopulos a publié un ouvrage relatif à l’occupation de l’Anatolie par l’armée grecque : « 1912-1922 : Guerre et nettoyage ethnique ».
Sur la base de documents historiques et de témoignages de guerre, ce journaliste, consciencieux et humain, a permis à son peuple d’affronter la vérité sur les exactions de guerre commises par l’armée grecque.
Il y cite le cas par exemple de l’officier de réserve grec Dimitriu qui rapporte ainsi ce qu’il a vécu :
 « Ils défonçaient les portes des maisons des villages et entraient partout. Moi, quand je suis entré dans une maison dont la porte était ouverte, j’ai d’abord aperçu un vieil homme mort. Puis, des éclats de rire provenaient d’une pièce à l’arrière. Une dizaine de soldats forçaient une fille turque à danser devant eux. La fille, à moitié nue, pleurait. "Viens goûter au dessert toi-aussi !" m’ont-ils suggéré. J’ai refusé en disant que c’était honteux d’agir ainsi, que l’on était en temps de guerre. La fille turque s’est précipitée à mes pieds m’implorant de la délivrer. Je leur ai demandé de cesser immédiatement. L’un des soldats a alors orienté sa baïonnette vers moi. En m’insultant, il a exigé que je déguerpisse. J’ai été obligé de fuir. Je n’ai jamais pu oublier les cris de détresse de cette fille turque. ».

*

Alors que du côté grec de telles horreurs se vivaient, qu’en était-il du côté turc ?

Dans l’ouvrage « La guerre et la femme » signé de Cahit Çaka, on peut lire ce passage des mémoires du colonel Hulusi Atağ :
 « J’ai été blessé dans les affrontements. On a décidé de m’envoyer à l’arrière, vers l’hôpital. Il y avait beaucoup de blessés comme moi. On nous a fait tous monter sur un char à bœufs qui avançait très lentement. Le premier soir, on s’est arrêtés dans un lieu boisé avec un point d’eau. Autour de nous défilaient des convois incessants de mulets guidés par des femmes. On a entendu un petit cri provenant de l’un de ces cortèges de femmes. Ce groupe s’est alors arrêté et une sorte de panique a semblé naître. Une femme qui faisait partie de la section destinée au ravitaillement d’armes pour nos soldats venait d’accoucher d’un petit garçon. Ils ont voulu alors l’envoyer à l’hôpital pour les soins. Par contre, cette femme dont le teint avait pâli suite à son état de fatigue et de souffrance, a catégoriquement refusé.
"Le père de mon bébé est au front, il attend des armes, nos soldats attendent des armes. Nous devons les leur rapporter. Ils attendent ces munitions. On doit les leur livrer au plus vite. Je refuse d’abandonner mon devoir ! " a-t-elle protesté.
Cette courageuse femme a alors enveloppé son bébé dans des guenilles puis l’a enserré contre sa poitrine et a marché vers la charrue de munitions. Devant cette fière dignité et ce courage admirable, nous, les blessés, avions le visage rougi de honte ! »

*

Pensez-vous que ceux qui tentent de réduire le 30 août au néant en cherchant à écrire des épopées alternatives rougiront de honte ?

Yılmaz Özdil
30/08/2017

©Traduit du turc par Özcan Türk

Source de l’article en turc : http://www.sozcu.com.tr/


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