« Jour du dépassement » : l’humanité vit désormais à crédit depuis le 1er août

« Jour du dépassement » : l’humanité vit désormais à crédit depuis le 1er août

L’épuisement des ressources est surtout lié à nos modes de vie.

Ce seuil survient quinze heures plus tôt que l’an dernier. À ce rythme de consommation, il faudrait 1,7 planète pour satisfaire les besoins humains.

Ce jeudi 1er août marque le « jour du dépassement » écologique pour l’année 2024, selon le Global Footprint Network, un institut de recherche international basé en Californie. Ce seuil survient quinze heures plus tôt que l’an dernier. Dès cette date, en seulement sept mois, l’humanité a consommé plus de ressources naturelles et émit plus de gaz à effet de serre que ce que la Terre peut produire ou absorber en une année. À ce rythme, il faudrait 1,7 planète pour satisfaire les besoins humains.

Le Global Footprint Network calcule ces données, exprimées en « hectares globaux », pour chaque pays, en se basant sur de nombreuses sources telles que les terres cultivées, les forêts, et la consommation d’énergie, principalement issues d’agences des Nations unies (GIEC, AIE…), et mises à jour annuellement, selon leur méthodologie. La biocapacité de la Terre, c’est-à-dire la surface nécessaire à la Terre pour renouveler les ressources consommées par les activités humaines et absorber les déchets qu’elles produisent, est estimée à 12 milliards d’hectares globaux, tandis que les humains en utilisent l’équivalent de 20 milliards par an, soit 1,7 fois plus.

Les données du rapport permettent des comparaisons géographiques intéressantes, rappelant que, au-delà du nombre d’habitants, l’épuisement des ressources est surtout lié à leur mode de vie : un habitant du Qatar aura consommé l’équivalent d’une année de ressources dès le 11 février et un Français le 7 mai. En revanche, le Maroc, la Guinée et la Moldavie sont presque à l’équilibre, avec un « dépassement » seulement à la fin décembre.

Depuis le début des années 1970, le jour du dépassement survient de plus en plus tôt dans l’année, même si la date semble se stabiliser ces dernières années. Le rapport de l’institut de recherche révèle une corrélation avec l’activité économique, en légère baisse due à la crise de 2009 et en diminution notable en 2020, année des confinements liés à la crise du Covid.