Le 21 Mai dans l’Histoire
Il y a 155 ans exactement, le 21 mai 1864, après un siècle de violence par l’impérialisme tsariste, les douze tribus circassiennes sont en partie exterminées à Sotchi, par Alexandre II.
Un million d’entre eux sont alors poussés à l’exode vers l’Empire ottoman, parmi lesquels 200.000 vont mourir de faim, de maladie ou de fatigue.
Dans la Fédération de Russie, il ne reste aujourd’hui que 700 mille Circassiens. Ils seraient entre 3 et 5 millions à vivre en Turquie, en Syrie, en Israël ou en Jordanie. Ce qui s’est passé dans les années 1860 demeure pour tous une sorte de traumatisme, en tout cas cela fait partie de leur mémoire collective. Les communautés de la diaspora sont très actives, pour faire reconnaître ces événements comme « génocide ». Les Circassiens de Russie sont moins actifs, en partie en raison de l’ambiance autoritaire qui règne en Russie.
Selon la Convention des Nations Unies pour la prévention et la répression du crime de génocide, de 1948, on ne peut pas exclure qu’il s’agisse bien d’un génocide, c’est-à-dire d’actes « commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux » (article II).
L’historien américain Walter Richmond estime que le plan du général Evdokimov serait une véritable pièce à conviction pour la qualification de génocide.
Dans les années 1860, Evdokimov, qui dirigeait les forces impériales russes dans la région, estimait que « l’évacuation totale de la population locale » est essentielle à la défense des côtes de la mer Noire. Il avait ainsi fait accepter par le Tsar un plan prévoyant un véritable nettoyage ethnique, avec incendie des villages, comblement des puits et destruction des cultures et cheptels.
En ce jour de commémoration, je rends hommage à ce peuple qui brille par sa dignité et sa loyauté aux pays où il s’est installé. Il a contribué à enrichir la Turquie par sa vitalité et sa fidélité.