Halkbank ne parvient pas à arrêter les poursuites américaines
Un juge fédéral à Manhattan a rejeté jeudi une demande de la société d’État turque Halkbank de suspendre une poursuite fédérale l’accusant d’avoir aidé l’Iran à échapper aux sanctions économiques américaines.
Le juge de district américain Richard Berman a déclaré que Halkbank ne subirait pas de préjudice irréparable si l’affaire se poursuivait, et que limiter ses dommages économiques et de réputation "pourrait être mieux assuré par la réponse rapide de Halkbank aux accusations criminelles".
Berman a également déclaré que le public était fortement intéressé à une "décision rapide" sur le rôle présumé de Halkbank dans un complot visant à saper les sanctions, notamment par le transfert présumé de 20 milliards de dollars de fonds iraniens autrement restreints.
Les avocats de Halkbank n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires. Un porte-parole du procureur américain Geoffrey Berman à Manhattan a refusé de commenter.
Halkbank a refusé de plaider coupable aux accusations de fraude et de blanchiment d’argent annoncées le 15 octobre.
La banque avait demandé à Berman de suspendre l’affaire jusqu’à ce que la cour d’appel fédérale de Manhattan décide si elle pouvait faire une « comparution spéciale » pour contester la compétence des tribunaux américains sans d’abord plaider coupable.
Les accusations menaçaient de compliquer les relations américano-turques et ont été annoncées un jour après que le président américain Donald Trump a sanctionné la Turquie après le lancement d’une infraction militaire contre les milices dirigées par le YPG, une branche armée du PKK dans le nord-est de la Syrie.
Les procureurs américains ont allégué que de 2012 à 2016, Halkbank et ses dirigeants ont utilisé des services de l’argent et des sociétés écrans en Iran, en Turquie et aux Émirats arabes unis pour échapper aux sanctions.
Ils ont également déclaré que Halkbank avait effectué des transactions au nom de l’Iran qui auraient exposé la banque à des sanctions, notamment en autorisant les revenus des ventes de pétrole et de gaz à être dépensés en or et en facilitant les achats fictifs de nourriture et de médicaments.
Le ministère américain de la Justice a inculpé neuf personnes dans le cadre de ce projet présumé.
Ils comprenaient l’ancien dirigeant de Halkbank Mehmet Hakan Atilla, qui a été condamné en janvier 2018 après qu’un autre accusé, le riche négociant en or turco-iranien Reza Zarrab, a plaidé coupable et a témoigné contre lui.
Atilla est retournée en Turquie cette année après avoir quitté la prison et a été nommée directrice générale de la bourse d’Istanbul.
Source : avec Reuters