Le raid israélien contre une flottille d’aide pro-palestinienne en route vers Gaza a provoqué lundi un tollé international, surtout en Turquie, dont sont originaires la majorité des 9 victimes. De nombreux pays l’ont jugé "disproportionné" ou "inacceptable" et ont convoqué leur ambassadeur israélien.
Flottille pour Gaza : réunion du Conseil de sécurité

A l’instar de l’Union européenne ou d’ONG comme Amnesty International qui a réclamé une "enquête crédible et indépendante", de nombreuses capitales, dont Berne, ont demandé que toute la lumière soit faite sur l’assaut qui a fait neuf tués dans des circonstances encore imprécises dans des eaux internationales. Le paquebot turc Mavi Marmara visé par Tsahal, l’un des six de la flottille, avait 581 personnes à son bord au total.
Ban Ki-moon choqué
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit "choqué" par l’opération contre la flottille qui transportait des parlementaires, des militants pro-palestiniens ou des journalistes et intellectuels de tous pays, et voulait briser le blocus auquel est soumis Gaza depuis 2007.
"Il est vital qu’une enquête complète soit menée pour déterminer comment un tel bain de sang a pu avoir lieu", a dit Ban Ki-moon. L’Autorité palestinienne et la Turquie ont réclamé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, comme le Liban qui le préside actuellement. Cette réunion avait lieu lundi soir.
Réactions immédiates
A la demande d’Ankara, l’OTAN va également organiser mardi une rencontre extraordinaire, comme la Ligue arabe. Les Etats-Unis et leur allié britannique ont déploré les "pertes en vies humaines". Le président américain Barack Obama a demandé à connaître "le plus vite possible" les circonstances exactes de l’abordage sanglant lors d’une conversation téléphonique avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
En visite au Canada, Benjamin Netanyahu a apporté "son entier soutien" à Tsahal. La cheffe de la diplomatie de l’UE Catherine Ashton et le représentant du Quartette pour le Proche-Orient Tony Blair "choqué" ont eux aussi réclamé une enquête. Les ambassadeurs de l’UE, réunis d’urgence à Bruxelles, ont condamné l’usage de la violence lors du raid israélien.
Ambassadeurs convoqués
Alors que le Vatican exprimait sa "douleur et sa préoccupation", de nombreux Etats ont convoqué les ambassadeurs israéliens pour demander des explications, comme la France, la Suisse, l’Egypte, la Jordanie, l’Autriche, la Grèce, l’Irlande, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Belgique, le Brésil, l’Autriche et l’Espagne.
La chancelière allemande Angela Merkel a elle dit sa "profonde inquiétude" à Benjamin Netanyahu et au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Moscou a jugé que "l’utilisation d’armes contre des civils et l’arrestation en pleine mer de navires sans raisons légales constituent une violation grossière des normes du droit international".
La Turquie, autrefois l’un des rares alliés de l’Etat hébreu au Proche-Orient, a rappelé son ambassadeur et a annulé les préparatifs pour trois manoeuvres militaires conjointes avec Israël. Ankara a prévenu que l’opération contre la flottille, à laquelle un navire turc prenait part, risquait d’"entraîner des conséquences irréparables sur (les) relations bilatérales". Erdogan a lui accusé Israël d’avoir commis un acte de "terrorisme d’Etat".
Source Info RSR