Avec leurs héros flamboyants et leurs paysages de carte postale, les séries télévisées made in Istanbul ont conquis le monde. Ce succès cache cependant une sombre réalité : très rentables, les plateaux de tournage turcs sont aussi devenus très dangereux.
Deuxième exportateur mondial derrière les Etats-Unis, la Turquie a vendu pour 150 millions de dollars de séries en 2013. Mais les conditions de travail des acteurs et des techniciens qui produisent les épisodes à la chaîne se sont singulièrement dégradées au fil des ans et nourrissent la grogne du secteur.
Cadences infernales, précarité, course aux profits... Elif Nur Kerkuk, jeune actrice, a vite découvert l’envers du décor. "La pire journée de travail que j’aie eue est un tournage de vingt-sept heures", confie-t-elle, évoquant "l’esclavage".
Elle n’est pas près d’oublier ce jour de l’an dernier où, après avoir tourné des scènes dans le centre de la Turquie pendant vingt-quatre heures d’affilée, toute l’équipe de tournage a été entassée dans un bus en direction des studios d’Istanbul, pour enchaîner illico une autre journée de travail...
Les statistiques sont encore incomplètes mais le nombre d’accidents du travail graves a augmenté sur les plateaux, conséquence directe de l’accélération des rythmes de tournage.
L’an dernier, une assistante vidéo de 26 ans a été tuée, renversée par un chauffeur de camion en manque de sommeil. Un technicien a succombé à une crise cardiaque après quarante-cinq heures de travail consécutives. De nombreux autres professionnels ont été blessés, parfois grièvement.
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