ATATÜRK par Ayten AKGÜRBÜZ

LE SOLEIL - POINT DE VUE

La Turquie comme repoussoir

On constate partout que la Turquie (et les Turcs) subissent une campagne de discrimination larvée depuis qu’ils entendent intégrer l’europe, comme prévu dans les textes depuis 1963.


Regard sur

Elections : Sarkozy a misé sur la peur

Publié le | par Behor | Nombre de visite 587

Faire de la politique ou faire la guerre, c’est la même chose...

Selon Mohamed El Boutakmanti, Doctorant en philosophie, Université Laval Québec/Canada

« Sarkozy : il a misé sur la peur

La campagne électorale du nouveau président français illustre bien ce que nous avons avancé. Il savait que pour gagner l’Élysée, il ne faudrait pas appâter les électeurs avec des promesses et des programmes ; mais, au contraire, miser sur la peur. Faire peur par l’altérité, la différence, l’étrangeté de l’autre. Et cet autre à nom : la Turquie. Il est radicalement contre l’entrée de la Turquie en Europe et le fait savoir. En face de son adversaire socialiste, il insistait, dans le débat du second tour, sur l’altérité géographique de ce pays : « la Turquie, c’est l’Asie mineure ». Et pour ne pas effaroucher une partie des électeurs, il essayait, ou faisait semblant, d’ignorer son altérité religieuse : l’islam. Le message est passé : la majorité des Français qui ne veulent pas d’un pays musulman dans un club chrétien ont voté pour lui : on a l’impression qu’ils sont laïcs ou même laïcisées dans des occasions et fort religieux dans d’autres.

Prétextant l’altérité géographique et faisant peur, sans la nommer, par l’altérité confessionnelle, monsieur le président ajoute dans le même débat que l’entrée de la Turquie en Europe sonne le glas pour l’Europe politique. C’est là ce qui explicite notre thèse : on fait toujours de la politique contre l’autre. Mais en quoi la Turquie est différente des autres pays européens si ce n’est par son identité religieuse  ? En 1923, l’abolition du califat, ou l’État islamique, par Mustafa Kamal Atatürk est accompagné d’un processus d’occidentalisation de la Turquie : on substitue l’alphabet latin à l’ancien alphabet arabe, on invite même les gens à s’habiller à l’européenne (chapeau melon et smoking) : on s’ouvre sur le monde. Et sans oublier que la plus grande ville de ce pays, Constantinople, est européenne et que cette dernière ainsi que la ville de Nicée était les sièges des nombreux conciles qui ont consolidé le christianisme. Donc la différence de la Turquie est à chercher ailleurs : dans l’identité, la culture, la religion.

L’Europe, en barrant la porte à la Turquie, vire vers l’exclusivisme religieux et trahit un laïcisme schizophrénique et opportuniste. Par contre, son accueil au sein de l’Europe est la fin de ce triste prolongement du Moyen Âge religieux et est le commencement d’une nouvelle histoire où l’Homme transcende toutes ses différences, susceptibles de déchirer l’humanité. La tolérance, l’ouverture sur l’autre, en l’occurrence la Turquie, est l’inauguration d’un nouvel âge : celui de la confiance partagée. L’âge où les nations, au lieu de corroborer les thèses pessimistes d’un Carl Schmitt, surplombent leurs chicaneries pour faire face aux dangers de la dégradation écologique. »


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