Les forces arméniennes ont tué mardi 5 février deux soldats azerbaïdjanais près de la région du Nagorny Karabakh occupée par l’armée arménienne, a indiqué le ministère de la Défense de l’Azerbaïdjan.

“Le soldat azerbaïdjanais Syanan Alizade et le lieutenant Tural Askerov ont été tués par balles lors d’une violation du cessez-le-feu par la partie arménienne mardi“, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère, Teymur Abdullayev.

L’incident s’est produit dans le district de Khovajend, près du Nagorny Karabakh, a-t-il précisé.

Des violations du cessez le feu par la partie arménienne ont lieu régulièrement dans la région.

Rattaché à l’Azerbaïdjan pendant la période soviétique, le Nagorny Karabakh a "proclamé son indépendance" après l’invasion de la région par l’Arménie.
La région occupée et son administration ne sont pas reconnues par la communauté internationale. Les troupes arméniennes ont également profité de l’opération militaire pour s’emparer de 7 autres districts au pourtour du Karabagh, occupant ainsi environ 20% du territoire de l’Azerbaïdjan.

L’invasion par les Arméniens a causé 30.000 morts et environ un million de réfugiés, majoritairement azerbaïdjanais.

Un cessez-le-feu a été signé en 1994, mais Bakou et Erevan n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le statut de la région qui reste une source de tension dans le Caucase du Sud, une zone stratégique située entre l’Iran, la Russie et la Turquie.

Les tensions ont été ravivées ces derniers temps entre Bakou et Erevan après la grâce par l’Azerbaïdjan d’un de ses soldats [originaire de la région occupée par l’Arménie], rapatrié de Hongrie, où il avait tué un officier arménien. De nombreuses organisations arméniennes affiliées à la FRA Dachnaktsoutioun (parti extremiste arménien) ont profité de cet évènement pour monter l’affaire en épingle et mener des campagnes anti-azérbaïdjanaises, notamment en France.

Haut-Karabagh

Le Haut-Karabagh est une région d’Azerbaïdjan occupée par l’armée arménienne depuis le début des années 1990. L’invasion arménienne s’est soldée par de violents massacres de civils azérbaïdjanais. Par la suite, l’Arménie a appliqué une politique de purification ethnique en déportant la totalité des survivants azérbaïdjanais de leurs terres.

Aujourd’hui, plus d’un million de réfugiés azerbaïdjanais vivent dans des conditions précaires en attendant de pouvoir éventuellement récupérer leur biens spoliés par l’Etat arménien.

Les terres et maison abandonnées sont "offertes" par l’Etat arménien aux colons (des volontaires ou bien d’anciens prisonniers) installés pour peupler artificiellement les territoires occupés.

Un nombre croissant de pays, d’Etats, de collectivités ou d’instances internationales condamnent les massacres, reconnaissent leur caractère génocidaire ou les qualifient de crime contre l’humanité. De plus en plus de voix demandant à l’Arménie de faire son travail de mémoire et de libérer les territoires qu’elle occupe illégalement (comme stipulé par plusieurs condamnations de l’ONU).

Les organisations nationalistes arméniennes nient les massacres et la déportation du million d’Azérbaïdjanais et se servent de leurs officines en Europe ou en Amérique pour faire pression sur les instances politiques afin de bloquer la résolution du conflit. Certaines campagnes arméniennes, notamment en France ou aux Etats-Unis, vont jusqu’à inverser les rôles et présenter les Azerbaïdjanais comme les agresseurs.

A l’origine peuplé de 150 000 habitants, entre Arménie et Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh ne comprend aujourd’hui plus que des colons arméniens. 30.000 Azerbaïdjanais ont été massacrés, deux millions d’entre eux ont été déportés du HK et des sept régions d’Azerbaïdjan attenantes, prises par les nationalistes arméniens lors de l’invasion.

Voir également :
 Imprescriptible, base documentaire sur le Génocide des Azérbaïdjanais
 Nettoyage ethnique, liens sur les purifications ethniques des Azérbaïdjanais (1991-1994 et 1918-1920) par les Arméniens