À l’occasion de sa 10 e édition, le Festival de l’amitié greco-turque a été organisé pour la première fois en dehors de deux pays concernés : il s’est tenu vendredi à Strasbourg et hier à Kaysersberg. Ses promoteurs ont choisi l’Alsace comme « lieu symbolique du dialogue interculturel », explique Eleni Tsetsekou, Grecque travaillant au conseil de l’Europe.
La présence dans la région des institutions européennes n’est sans doute pas étrangère à ce choix de lieu. L’association organisatrice Daphne, présente à Athènes et Istanbul, se donne pour objectif de promouvoir les liens d’amitié et de coopération avec les deux pays et avec l’aide de l’Union européenne.
Culture commune
Hier à Kaysersberg, avant l’ouverture d’une table ronde rassemblant chercheurs et diplomates des deux pays, des mets typiques ont été offerts aux passants autour du slogan « cuisinons pour la paix » : le börek turc et la pita grecque sont des plats cousins — et sont présents, sous d’autres noms, sur un territoire allant des Balkans à Israël. « Nous voulons montrer notre culture commune, souligne Eleni Tsetsekou. Pour nous, c’est une façon ludique d’aborder une question épineuse ».
Née à Samos, île grecque située le long de la côte turque, la chercheuse Eirini Banias a évoqué les liens entre deux populations, liens « coupés en 1923. Aujourd’hui, une amitié grandit, à travers une reconnaissance de l’histoire et de la culture de l’autre ».
Les membres de Daphne constatent des avancées autres que politiques : les vols aériens entre Athènes et Istanbul sont plus fréquents qu’il y a dix ans et « lors des soldes, des commerçants affichent leurs prix en turc, explique Eleni Tsetsekou, car des Turcs viennent faire du shopping chez nous ».
Par Thibaut Lemoine - L’Alsace