"Nous aurons besoin d’encore plus de courage et de détermination à l’avenir pour parvenir à une conclusion des discussions" entre les parties grecque et turque en vue d’une réunification de Chypre, qui n’ont connu aucune avancée notable depuis leur relance en septembre 2008, a-t-il dit à la presse.

M. Ban, qui achève mardi sa visite à Chypre, s’exprimait après une rencontre tripartite avec le président chypriote (grec) Demetris Christofias et le dirigeant de la République turque de Chypre-nord (RTCN, uniquement reconnue par Ankara), Mehmet Ali Talat.

Assurant que l’ONU continuerait à offrir "tout le soutien possible", il a souligné à l’adresse des deux dirigeants que "l’avenir de Chypre est entre vos mains. Je suis convaincu qu’ils peuvent parvenir à une solution qui sera mutuellement bénéfique".

Dans un communiqué commun, MM. Christofias et Talat se sont dits "confiants qu’avec de la bonne volonté et de la détermination (ils pourront) parvenir à une solution le plus rapidement possible", soulignant qu’ils étaient "conscients que le temps n’est pas du côté d’une solution".

Chypre est divisée depuis l’invasion par l’armée turque du tiers nord de l’île en juillet 1974, en réponse à un coup d’Etat de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par la junte au pouvoir à Athènes, qui voulaient rattacher l’île à la Grèce. [1]

Les discussions entre MM. Christofias et Talat n’ont pas vraiment avancé malgré deux séries de pourparlers intensifs en janvier. Ceux-ci butent sur les questions des propriétés, de la sécurité et les ajustements territoriaux.
Dimanche, M. Christofias avait écarté tout accord préliminaire à ce stade, les deux dirigeants estimant que rien ne pouvait être conclu avant le règlement de toutes les questions concernant la future fédération chypriote.
L’agenda est particulièrement serré pour M. Talat qui remet son mandat de "président" de la RTCN en jeu le 18 avril face aux nationalistes opposés à la réunification et vainqueurs des législatives en 2009. Les discussions seront suspendues février pour lui permettre de faire campagne.

Dans la matinée, Ban Ki-moon a visité à Nicosie la "zone tampon" sous contrôle de l’ONU, qui sépare le nord et le sud de Chypre.
"En tant que citoyen coréen (...) j’ai vu par moi-même la triste réalité, le vide et la destruction, et je partage les sentiments douloureux du peuple de Chypre", a-t-il déclaré.
Après cette visite, il a été accueilli à Nicosie-nord par des centaines de manifestants chypriotes-turcs qui lui demandaient d’encourager les efforts en vue de la réunification.
"Une solution maintenant !" ou "M. Ban, encouragez les dirigeants à agir pour une solution", pouvait-on lire sur des pancartes arborées par les manifestants au moment ou il franchissait la ligne verte rue Ledra.

Source Le Parisien