Comment ce drone turc aux mains des Ukrainiens est devenu le cauchemar des Russes
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L’engin a été si efficace dans la destruction des chars russes qu’une chanson en son nom est devenue populaire dans tout le pays. Ce succès pousse l’Ukraine à multiplier les commandes de drones, indispensables dans la guerre moderne.
Alignés, guitare à la main devant le gilet pare-balles, six soldats ukrainiens serinent à tue-tête le couplet de la nouvelle chanson populaire : « la seule chose dont nous avons besoin… Bayraktar ! » Dans tout le pays, le nom de ce drone de combat turc est devenu un symbole de la résistance face à l’envahisseur russe. Depuis le début du conflit, le « TB2 » a permis à l’armée ukrainienne de détruire de nombreux chars ennemis. « C’est une arme qui a un succès tactique certain », développe Jean-Marc Rickli, directeur risques globaux et émergent au Geneva Centre for Security Policy. Avec sa caméra, « il peut identifier les cibles » et les détruire avec « ses quatre bombes à guidage laser ».
À moins de deux millions de dollars, le Bayraktar est une option militaire « peu chère » pour l’Ukraine en comparaison des avions de chasse. Utilisé dans la guerre du Donbass depuis 2019, il peut voler pendant plus d’une journée d’affilée, dans un rayon de 150 kilomètres et frapper sa cible de jour comme de nuit.
Face à la Russie, l’engin s’est révélé particulièrement efficace « pour lutter contre les colonnes de chars dans la banlieue de Kiev », explique Jean-Marc Rickli. « En frappant à la verticale au niveau de la tourelle, le TB2 permet de détruire les engins en contournant les blindages sur les côtés ».
Si « la deuxième phase de la guerre semble se concentrer sur le Donbass », les Ukrainiens pourraient désormais se tourner vers « des drones kamikazes fournis par les Américains ». Propulsés par un lanceur qui a l’apparence d’un mortier fixé au sol, les « Switchblade » déploient des ailes pour aller vers leur cible et faire exploser leur charge. Pour Jean-Marc Rickli, « les essaims de drones » dessineront le futur des combats. Face à une centaine de ces armes volantes, les systèmes de défense aériens auront beaucoup de mal à protéger le sol. « Se posera alors la question suivante : dans quelle mesure, l’être humain contrôle encore la décision de vie ou de mort ? »
Source : Le Parisien