100e anniverssaire de la république de Turquie

Mustafa Kemal ATATÜRK

ATATÜRK, LES OTTOMANS & LES CONTREFACTEURS

Publié le | par Özcan Türk (Facebook) | Nombre de visite 976
ATATÜRK, LES OTTOMANS & LES CONTREFACTEURS

Les descendants de la famille ottomane se sont rassemblés à Istanbul à l’occasion du 100è anniversaire de la disparition de leur illustre aïeul Abdülhamid II. Ce 34è sultan et 113è calife est adulé par les islamistes et les milieux réactionnaires turcs qui l’ont idéalisé et érigé en rempart fantasmatique contre les partisans de la République laïque instaurée par Mustafa Kemal Atatürk.

Mme Gülnur Nami Osmanoğlu-Ragot, mariée à un Français, s’est insurgée contre ceux qui opposent son ascendant Abdülhamit II à Atatürk :
« Notre aïeul est une figure majeure de l’histoire turque. Ceux qui veulent opposer Atatürk et Abdülhamit II nous peinent ! Il ne peut exister, au sein de notre famille, une quelconque hostilité envers Atatürk. Il n’y a pas lieu, non plus, d’opposer les 2 hommes. Mustafa Kemal Pasha est un personnage qui a capitalisé de nombreux succès et a signé une révolution. La République turque est un Etat turc qui a choisi un mode de fonctionnement différent de l’Empire ottoman mais qui s’inscrit dans sa continuité. Il est faux de pointer une rivalité entre la République et la période ottomane. La première est la suite de la seconde. »

En complément, on se souvient aussi de l’interview du défunt 43è chef de la famille impériale de l’Empire ottoman, le prince Osman Ertuğrul Osmanoğlu, décédé en 2009 : « Ce fut très pénible pour notre famille mais c’est la Turquie qui y a gagné. Moi, je suis né en tant que Turc et je mourrai en tant que Turc. Atatürk a été un très bon dirigeant pour le peuple turc, il a été un dirigeant formidable. Si Mustafa Kemal n’avait pas existé, nous n’aurions pas Istanbul. La méthode pour sauver le pays était de fonder la République. Atatürk l’a fait. »

Osman Ertuğrul était le dernier prince né dans le palais impérial. On le nommait « Le Dernier Ottoman. ». On s’adressait à lui en utilisant le titre ottoman : «  Devletli necabetli Osman Ertuğrul efendi hazretleri  », l’équivalent français de « Son Altesse Impériale, Sa Sainteté Osman Ertuğrul efendi ».

Lors d’un reportage, accordé en 2007 à la chaîne CNN Türk, le prince Osman Ertuğrul a martelé, sans ambages : « Tous les Turcs, moi y compris, sont redevables à Atatürk. C’est lui qui a sauvé le pays. Il a eu la brillante intelligence de fonder la République. Si Atatürk n’avait pas existé, seul Allah sait ce que nous serions devenus ! Le sultanat, la monarchie, le califat, la charia, tout cela est du passé. Maintenant, les jeunes doivent s’approprier et défendre la laïcité et l’intégrité du pays. N’oubliez pas, s’il n’y avait pas eu Mustafa Kemal Pasha, aucun de nous n’aurait été. Ses réformes ont été douloureuses pour la famille ottomane mais la Turquie existe grâce à lui. Vous, moi, nous tous, lui devons notre existence. ».

Pourtant, on est affligé en lisant dans les actualités d’aujourd’hui les manœuvres mesquines et revanchardes de Mehmet Tahmazoğlu, le maire AKP de la ville de Şahinbey dans la province de Gaziantep. En effet, dans le cadre d’un projet de sensibilisation à la lecture, Mehmet Tahmazoğlu, a fait distribuer, dans les collèges et lycées de sa commune, des ouvrages du chroniqueur du journal islamiste Yeni Akit : Yavuz Bahadıroğlu, réputé pour sa diatribe anti-Atatürk. Parmi les livres distribués, figure notamment un ouvrage intitulé : « Les mensonges kémalistes ».

Force est de constater le décalage entre les véritables descendants de la dynastie ottomane et ceux qui se prétendent leurs « petits-enfants » idéologiques.

Au final, tant que les milieux réactionnaires turcs ne seront pas en paix avec Atatürk, la République et la laïcité, certains continueront de distiller la haine et la violence.

Pensent-ils ainsi renforcer la cohésion nationale turque ou refermer la « parenthèse » que constituerait, selon eux, l’œuvre républicaine d’Atatürk ?

Triste ! Triste pour la Turquie, triste pour les Turcs !

Source : Page Facebook de Özcan Türk


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