Faisant clairement allusion au président français, qui ne cesse de répéter que la Turquie n’a pas sa place dans l’UE, il a déclaré lors d’une conférence de presse :
"Nous pensons que l’agenda politique général est beaucoup plus important que les intérêts politiques à court terme",
"Des questions politiques ne doivent pas faire obstacle à notre processus d’adhésion, nos amis européens doivent faire de leur mieux pour empêcher ça", "tous les chapitres techniquement prêts à être ouverts ne devraient pas être sujet à des discriminations"
Bien que la France ait assuré qu’elle ne bloquerait pas l’ensemble des négociations d’adhésion, elle a parallèlement annoncé ne pas permettre l’ouverture de certains des 35 chapitres thématiques qui les jalonnent, notamment ceux qu’elle juge directement liés à une adhésion, comme la politique économique et monétaire.
La position française devient de plus en plus ambigüe : elle annonce ne pas vouloir bloquer l’adhésion, mais elle bloque l’ouverture des chapitres menant à l’adhésion. Les autres pays accepteront t-il de suivre un mode de cheminement aussi filandreux ?
Malgré les obstacles de la France, le commissaire européen à l’Elargissement Olli Rehn et la présidence portugaise de l’UE ont répété mardi leur volonté d’ouvrir deux chapitres ("réseaux transeuropéens" et "santé et protection des consommateurs") d’ici la fin de l’année.
"Nous pensons et nous voulons que ce soit possible", a déclaré le ministre portugais des Affaires étrangères Luis Amado, évoquant la date du 18 décembre.
L’ouverture des deux chapitres seraient donc programmées pour après le sommet européen du 14 décembre où le groupe des sages devrait être créé.
"Nous aurons certainement pendant le Conseil européen de décembre une proposition pour répondre d’un côté à la demande française (sur le groupe des sages) et de l’autre côté, nous essaierons de maintenir le processus d’adhésion turc sur les rails", a ajouté M. Amado.
Nicolas Sarkozy n’a, semble-t-il, pas l’intention d’autoriser l’ouverture de nouveaux chapitres, en plus des quatre qui le sont déjà, tant que le groupe des sages qu’il appelle de ses voeux, pour réfléchir à l’avenir de l’Europe, ne sera pas créé.
Rappelons que ce "groupe des sages", comme "l’union méditerranéenne" sont des dérivatifs-contrefeux allumés par la France pour faire obstacle à l’adhésion turque, sans s’y opposer frontalement.
L’Union méditerranéenne reste sans aucune consistance et il est probable que le "groupe des sages" selon la vision française devrait n’avoir comme seule mission que de fixer des frontières de l’Europe de manière satisfaisante, c’est à dire en excluant la Turquie.
Ainsi, la France serait d’accord pour l’adhésion, mais son "groupe des sages" s’y opposerait. Compte tenu des récentes considérations d’Olli Rehn sur ce "groupe de sages", la "position française" risque d’être délicate.