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Colloque Sciences Po Lyon


Histoire

1915 : Hélène Flautre : « il ne peut y avoir de critères ad hoc pour la Turquie, je suis contre les pressions des organisations arméniennes »

Publié le | par Ali Bal, TN-pige | Nombre de visite 662

Vendredi 15 avril 2011, Sciences Po Lyon a accueilli un colloque international intitulé : « Une nouvelle diplomatie turque ? Entre mythes et réalités ».

Pour l’ambassadeur d’Irak, Jawad AL-HINDAWI, l’efficacité de la diplomatie turque est tout sauf un mythe. Il s’est d’ailleurs félicité, de ses «  actions en faveur de la stabilité et de la paix dans cette partie tourmentée du monde ».

Concernant le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE, la journaliste Ariane Bonzon a qualifié la situation actuelle de « coma prolongé » notamment en raison de l’opposition de certains pays comme la France.

A fin de ne pas perdre le « fil d’Ariane » et poursuivre dans la métaphore médicale de sa collègue et amie, Cengiz Aktar, lui, a parlé de « léthargie ».

La parlementaire, Hélène Flautre, présidente de la délégation à la commission parlementaire UE-Turquie s’est voulue optimiste tout en reconnaissant que les membres en charge de l’évaluation du processus d’adhésion n’avaient « pas beaucoup de travail ».

Interrogée par plusieurs auditeurs dans le public sur la question arménienne, Madame Flautre a avoué que les députés européens subissaient beaucoup de pressions de la part des organisations arméniennes pour que « la reconnaissance du génocide » devienne un critère pour l’adhésion de la Turquie à l’UE.

Jean-Paul Burdy, lui, s’est indigné de ces pressions en indiquant que les enseignants et historiens étaient « pris en étau et constamment sommés, d’un côté par les organisations arméniennes et de l’autre par les autorités turques, de qualifier les évènements de 1915 ». Il a appelé à laisser les historiens libres de leurs gestes et paroles.

Sur la question arménienne, estimant probablement qu’il ne faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages, un Lyonnais a pris à partie les intervenants et notamment Ariane Bonzon. « Pourquoi, ne faites-vous jamais référence aux nombreux historiens spécialistes de l’histoire turco-ottomane qui réfutent le qualificatif « génocide ». Dans notre pays, en France, il y a les pères fondateurs de la turcologie française : Jean-Paul Roux (Histoire des Turcs), Robert Mantran (Histoire de l’Empire ottoman) et Gilles Veinstein, professeur au Collège de France, pour n’en citer que trois  » puis s’orientant vers la journaliste : « notamment vous Mme Bonzon, chaque fois que vous écrivez sur ce sujet, jamais vous ne mentionnez ces historiens qui récusent les accusations arméniennes, ni ce débat réel entre les historiens. Pourquoi un tel manque de neutralité ? ».

Madame Bonzon, se sentant décriée, arguera du dialogue contradictoire qu’elle a organisé, en 2009, entre Ahmet Insel et Michel Marian sur la thèse du « génocide ». Nous avons appris par ailleurs, que la journaliste avait affirmé, en privé, que lors de ses prochains billets, elle veillerait à relater la controverse qui existe sur ce sujet avec impartialité. C’est donc avec impatience que nous attendons ses prochaines analyses sur le pays des Turcs.

Au regard des menaces et des pressions incessantes exercées sur les élus ainsi que des actions turcophobes, les intervenants étaient à l’unisson pour exprimer « la radicalisation et l’extrémisme des organisations arméniennes de la diaspora » qui, non seulement entravent le dialogue turco-arménien mais, empêchent une issue sereine et rationelle de la question arménienne.

La députée des Verts, Hélène Flautre, suite à une question du public, précisera la nature des pressions arméniennes : « Je suis constamment sous pression des organisations arméniennes qui ont même menacé de porter plainte. Je suis personnellement contre ce genre de procédé car il ne peut y avoir de critères ad hoc pour un pays. Les critères de Copenhague sont clairs et applicables à tout pays candidat. Il est dangereux que les parlementaires écrivent l’histoire. »

Les membres de la commission des lois du Sénat français ont donné raison à Mme Flautre puisque, ce matin, ils ont décidé à l’unanimité d’opposer à la proposition de loi de censure arménienne, l’exception d’irrecevabilité. Espérons que cette sagesse de nos élus ne sera plus jamais entamée.

AA.
19 avril 2011

Pour le programme du colloque : cliquez-ici

Lire également :
 Le plan arménien des 4R
 DOSSIER « Cause arménienne » et terrorisme


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