UNE INSTRUCTIVE DOUBLE OPPOSITION TURCO-HONGROISE EN LIGUE DES NATIONS

UNE INSTRUCTIVE DOUBLE OPPOSITION TURCO-HONGROISE EN LIGUE DES NATIONS
L’équipe nationale de football turque a remporté avec succès un aller-retour programmé avec son homologue hongroise pourtant déterminée. Au terme d’une première manche positive à Istanbul, les supporters comme les joueurs et les dirigeants ont savouré le moment d’une confirmation en terre hongroise dimanche dernier.
3-1 puis 3-0 en faveur des Orientaux sur les Magyars. L’affiche qui avait des faux airs d’annonce d’affrontements militaires passés entre les empires austro-hongrois et ottoman a donné raison aux hommes guidés par V.Montella.
Ces barrages d’accession à la Ligue A ont offert une double confrontation où les Turcs ont impressionné.
UN ALLER PROMETTEUR
Le score 3-1 est à l’image de la rencontre dont la physionomie a été certes conditionnée par la domination des hôtes, mais au cours de laquelle les visiteurs ont quand même tenté de s’opposer, chose qui a été faite sous la forme d’un but égalisateur de Schäfer et la vigilance constante du latéral Dardaï. Les buts, côté turcophone, ayant été signés par Orkun Kokçü (9’), Kerem Aktürkoglu (69’) et Irfan Kahveci(73’), de plus en plus indispensable et dont le profil est idéal pour des prolongations en phase finale. À prendre en compte les passes décisives astucieuses de Akturkoglu, qui ne contente pas seulement de marquer et d’Oguz Aydin.
Oguz Aydin, nous l’avons retrouvé dans un registre similaire à la partie suivante.
UN RETOUR QUI CONFIRME TOUT
Effectivement, Budapest a servi de scène pour prolonger une représentation à la chorégraphie vive et maîtrisée qui a fait valser les locaux à la baguette, l’habituel meneur H.Calhanoglu qui a su donner le ton en marquant sur un penalty plein de conviction. Avec une petite variante signée Kanan Yildiz, lequel s’est posé en parfait relai de son capitaine. Les deux autres buts (Arda Güler et Abdülkerim Bardakci) témoignant de la capacité de la formation à proposer une variété d’actions et de phases de jeu. Le tout avec un schéma reposant sur une stratégie en 4-2-3-1 pouvant opérer une mutation en 4-4-2, avec des latéraux méthodiques comme Eren Elmali n’hésitant pas à alterner entre zone et marquage.
QUELQUES PERSPECTIVES
L’équipe nationale de ces dernières années a souvent provoqué un sentiment de frustration. Cette décennie a été marquée par des rendez-vous manqués et des missions remplies seulement à moitié à cause d’une harmonisation défaillante entre les caractéristiques des joueurs et les schémas tactiques. Ou bien en raison de la faiblesse d’une préparation mentale très approximative. Au niveau de l’impact tant physique que mental, notons l’amélioration et l’intervention plus fréquente du jeu de tête offensif comme défensif.
Comme en vue d’un examen à passer, le joueur international turc devra consolider les bases de ses connaissances pour acquérir définitivement une culture footballistique complète. Un peu à l’image d’une culture d’entreprise à assimiler, il lui incombera de prendre en compte la culture club turcisante relative au championnat national, tout en l’incorporant de manière constructive et non compétitive à la culture « Milli Takim ».
N’oublions pas que la Coup du Monde 2026 approche à très grands pas.
Cette double confrontation a montré une bataille complète, avec pour attraction le combat mené par deux entraîneurs italiens rompus aux exigences tactiques : le sélectionneur de la Hongrie Marco Rossi, et naturellement celui de la Turquie Vincenzo Montella. Valider et consolider tous ces acquis sera impératif pour sortir indemne du groupe de qualification pour USA 2026, où Calhanoglu et ses coéquipiers seront attendus par la Bulgarie, l’Espagne et une Géorgie à la puissance offensive montante.
D’un point de vue plus général, la Turquie a su s’en sortir très positivement, de façon convaincante contrairement à l’ensemble des autres équipes enregistrées dans la zone Europe, parmi lesquelles seule la Norvège a impressionné de par sa démonstration de force en Moldavie. Alors, pour bousculer la hiérarchie,
Turquie-Norvège sera-t-il le prochain choc des Titans au Mondial ?
Gianguglielmo /Jean-Guillaume LOZATO, professeur d’italien à L’ENSG et à International Paris School of Business,chargé de cours à l’Université Paris-Est. Auteur de recherches universitaires sur le football italien en tant que phénomène de société.