Une femme turque de 89 ans, impotente et vivant depuis huit ans chez son fils à Creutzwald (Moselle), est menacée d’expulsion par la préfecture de Lorraine qui lui a fait parvenir un avis d’éloignement du territoire, rapporte Le Républicain Lorrain dans son édition de vendredi.

Selon cet avis signé le 7 janvier par le secrétaire général de la préfecture de région, Dilber Can, qui souffre d’ostéoporose et a de fréquentes crises d’asthme, devra quitter la France le 7 février, affirme Me Franck Colette, l’avocat de l’octogénaire cité par le quotidien.

Née à Aksaray, près d’Ankara, Mme Can vit depuis 1999 chez son fils, Ömer, de nationalité française. Patron d’une boucherie à Woippy (Moselle), ce père de quatre enfants subvient aux besoins de sa mère, a indiqué Me Colette au journal. « C’est vrai que ma mère est arrivée en France avec un passeport ne comportant pas de visa », explique M. Can au Républicain Lorrain. « Mais elle ne touche aucune aide de l’Etat, elle ne peut pratiquement plus marcher et est couchée toute la journée. Elle ne souhaite qu’une seule chose : terminer sa vie avec nous », ajoute-t-il.

Par deux fois, Mme Can a demandé sa régularisation

En novembre, elle a produit un certificat médical établi par un médecin assermenté par l’administration stipulant que son état de santé "nécessitait une prise en charge médicale régulière qu’elle ne peut pas recevoir dans son pays d’origine". "L’obtention d’une carte de séjour en territoire français est nécessaire", a ajouté le practicien, selon le journal.

Par contre, et sans grande surprise, le médecin inspecteur de la Santé publique saisi par la préfecture a, au contraire, estimé que "l’intéressée pouvait bénéficier d’un traitement approprié dans son pays d’origine" et qu’"il n’a pas paru opportun de l’admettre au séjour en France à titre dérogatoire ou pour des motifs exceptionnels ou humanitaires".

Me Colette a indiqué qu’il déposerait un recours au tribunal administratif de Strasbourg.

Deux poids, deux mesures ?

Rappelons que la France accueille chaque année plusieurs dizaines de militants du PKK sous le statut de "réfugiés politiques". Originaires de Turquie ces "réfugiés" profitent du statut accordé sans grande difficulté par les autorités françaises afin d’échapper à la justice turque pour leurs implications dans des attentats terroristes commis sur le territoire turc...

avec AFP