« La Banque de Commerce et de Placements (BCP) reste en mains familiales », a indiqué François Gautier, nouveau directeur de la gestion de patrimoine, lors d’une présentation donnée par la banque la semaine dernière au siège à Genève.

Cette banque est dominée par une famille turque, les Karamehmet. A sa tête, Mehmet Emin Karamehmet, classé parmi les personnes les plus riches par le magazine américain Forbes (746e en 2006, 342e en 2010) avec une fortune de 2,9 milliards de dollars, a été accusé de détournement de fonds en février 2010 et condamné à 11 ans et 8 mois de prison avec sursis en Turquie. Les faits remontent à 2002, et l’ont obligé à vendre sa seconde banque, Yapi Kredi, au groupe turc Koç, détenu par l’une des quatre grandes familles du pays dont les Karamehmet font partie.

Détenue à 70% par la famille Karamehmet, la BCP est une banque privée créée en Suisse en 1963. 30% appartiennent désormais au groupe Koç et à l’italien UniCredito à travers Koç Financial Services A.S. (82%) et à d’autres investisseurs publics turcs et internationaux (18%).

La BCP trouve son marché cible hors des frontières suisses, souligne François Gautier, dans les pays dits émergents. A l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, où elle est active, la BCP veut ajouter l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est. « La Suisse est comme un pont culturel entre deux mondes », indique le nouveau directeur.

Engagé il y a sept mois pour développer les activités de gestion de fortune de la BCP, qui atteignent le montant d’un milliard de francs, ce professionnel confirmé est un ancien de l’Union Bancaire Privée (UBP). A la question du « risque accru » des affaires dans les pays émergents, il répond que « la banque est bien armée pour les maîtriser car elle vérifie systématiquement la provenance des fonds ».

par Daniela Herrera pour Tribune de Génèvre