Ce sont deux figures du journalisme turc sur le banc des accusés. Can Dündar et Erdem Gül sont jugés à partir de vendredi pour avoir révélé, dans le quotidien Cumhuriyet, que la Turquie avait fourni des armes aux rebelles islamistes syriens, qui se battent contre le régime de Bachar al-Assad. Les deux hommes risquent la prison à vie.
L’affaire remonte au mois de mai 2015 quand le quotidien turc publie un long article, agrémenté de photos et d’une vidéo, faisant état de livraisons d’armes par des camions des services de renseignement turcs (MIT) à des rebelles islamistes en Syrie en janvier 2014.
Turquie : procès à huis clos pour les 2 journalistes qui ont révélé la livraison d’armes à Daech
Ce sont deux figures du journalisme turc sur le banc des accusés. Can Dündar et Erdem Gül sont jugés à partir de vendredi pour avoir révélé, dans le quotidien Cumhuriyet, que la Turquie avait fourni des armes aux rebelles islamistes syriens, qui se battent contre le régime de Bachar al-Assad. Les deux hommes risquent la prison à vie.
L’affaire remonte au mois de mai 2015 quand le quotidien turc publie un long article, agrémenté de photos et d’une vidéo, faisant état de livraisons d’armes par des camions des services de renseignement turcs (MIT) à des rebelles islamistes en Syrie en janvier 2014.
"Celui qui a publié cette information va payer le prix fort". Leur papier a aussitôt provoqué la fureur de Recep Tayyip Erdogan, qui a toujours nié soutenir les mouvements radicaux hostiles au régime de Damas. "Celui qui a publié cette information va payer le prix fort, je ne vais pas le lâcher comme ça", avait-il promis.
En effet, les accusations sont lourdes. Les deux hommes – qui ont déjà passé 90 jours en détention - ont été inculpés d’espionnage, de divulgation de secrets d’Etat, de tentative de coup d’Etat et d’assistance à une organisation terroriste. Le procureur a réclamé contre eux la réclusion criminelle à perpétuité.
La Cour constitutionnelle, l’une des dernières institutions du pays qui échappe encore au contrôle du parti du président turc au pouvoir depuis 2002, avait ordonné, fin février, la remise en liberté des deux journalistes. La Cour estimait que leurs droits avaient été violés. Ce à quoi Recep Tayyip Erdogan a répondu qu’il ne lui "obéirait pas", avant de la menacer de la dissoudre en cas de "récidive".
La liberté de la presse en question. Ce procès est très suivi en Turquie où la liberté de la presse est régulièrement malmenée. Début mars c’est le quotidien Zaman, hostile au président islamo-conservateur, qui avait été placé sous tutelle par la justice turque.
L’incarcération des deux journalistes et les accusations lancées contre eux par la justice et le régime turc ont suscité un tollé dans l’opposition turque, les ONG de défense des libertés et de nombreuses capitales étrangères. Tous dénoncent la dérive autoritaire du président Erdogan. "Le procès de Dündar et Gül est un test pour l’Etat de droit en Turquie", a déclaré jeudi le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, qui doit assister au procès. "Nous appelons le tribunal à abandonner les accusations absurdes portées contre les deux journalistes", a-t-il ajouté.
Le procès des crimes d’Erdogan. A 54 ans, Can Dündar a décidé de faire à la barre le procès du gouvernement. "Nous n’allons pas nous défendre, nous allons faire le procès des crimes de l’Etat", a-t-il annoncé au début du mois. Il publie vendredi son nouveau livre, baptisé Nous avons été arrêtés (Tutuklandik, en turc), dans lequel il a promis de révéler l’origine des informations qui lui ont permis d’accuser le gouvernement d’avoir livré des armes aux islamistes.
Source : avec AFP