La France a exprimé vendredi sa "préoccupation" après l’arrestation en Turquie de journalistes d’opposition, demandant leur libération et rappelant à Ankara que les atteintes à la liberté de la presse entravaient son dossier d’adhésion à l’Union européenne.

"Nous avons appris avec préoccupation que des journalistes ont, à nouveau, été arrêtés dans le cadre d’une enquête sur un complot présumé visant le gouvernement", a observé lors d’un point-presse régulier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.

"La France suit avec la plus grande attention la situation de ces journalistes et souhaite leur libération", a-t-il dit.

M. Valero a rappelé que "la Commission européenne a relevé dans son dernier rapport de progrès un certain nombre d’atteintes à la liberté de la presse en Turquie".

La France diverge avec la Turquie sur ses négociations d’adhésion à l’Union européenne, Paris ne souhaitant pas qu’elles débouchent sur une entrée pleine et entière de ce pays dans l’Europe des 27.

La police turque a arrêté jeudi plusieurs personnes dans les milieux d’opposition, pour la plupart des journalistes connus, dans le cadre d’une enquête sur un complot présumé visant le gouvernement islamo-conservateur, selon les médias turcs.

L’opération policière visait notamment Nedim Sener, du quotidien libéral Milliyet, désigné "héros de la liberté de la presse" en 2010 par l’Institut international de la presse (IPI).

L’opposition et une partie de la presse ont accusé le gouvernement de chercher à museler toute contestation.

Source : AFP