[Reuters] - La Cour constitutionnelle turque a annoncé ce jeudi qu’elle se prononcerait la semaine prochaine sur la durée du mandat du président Abdullah Gül, une question qui pourrait être déterminante pour les ambitions présidentielles de l’actuel Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.

Cette juridiction se penchera sur un recours déposé par la principale formation d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), concernant une loi adoptée en janvier prolongeant le mandat de Gül jusqu’en 2014 et lui interdisant de se représenter. Si la cour valide ce texte et Gül reste au pouvoir jusqu’à l’année prochaine, cela permettra au chef du gouvernement de démissionner de ses fonctions avec un an d’avance sur son calendrier et de briguer la magistrature suprême.

Erdogan veut un régime présidentiel à la française

Le Premier ministre étiqueté AKP, un parti issu de la mouvance islamiste modérée, ne cache pas son intention d’installer en Turquie un régime présidentiel à la française. L’actuel régime turc confère la réalité du pouvoir exécutif au chef du gouvernement, le chef de l’Etat n’étant doté que de prérogatives honorifiques.

Erdogan, critiqué par ses détracteurs pour sa dérive autocratique, ne peut plus conserver ce poste après les élections législatives de 2015 aux termes des statuts du Parti de la justice et du développement. Il dirige le gouvernement depuis 2003. Tout changement de cet ordre devra être inscrit dans la nouvelle Constitution que le gouvernement a mis en chantier cette année pour remplacer celle datant d’un coup d’Etat militaire remontant à trois décennies.