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vendredi 22 septembre 2023

Sirma ORAN / Jean-Paul BRET : la bataille continue devant la Cour d’Appel

Il y a des affaires qui, par leur singularité, prennent un accent biblique. Celle qui oppose Madame Sirma ORAN-MARTZ au Maire de Villeurbanne Monsieur Jean-Paul BRET rappelle étrangement David et Goliath. Madame ORAN-MARTZ ne veut pas courber l’échine devant le puissant édile pro-arménien.

Publié le | par Sophie C. | Nombre de visite 611
Sirma ORAN / Jean-Paul BRET : la bataille continue devant la Cour d'Appel

Ce jeudi 17 juin 2010, devant la Cour d’Appel de Lyon, le Maire de Villeurbanne a dû s’expliquer une seconde fois sur les motivations qui l’ont poussé à écarter la candidate d’origine turque présente sur sa liste lors des dernières élections municipales.

Retour sur une bataille qui ne manque pas de piquant

Lors de l’audience devant la 7ème chambre de la Cour d’Appel qui s’est tenue ce matin, le Président a commencé par dresser un bilan des événements relatifs à cette procédure.

Durant le résumé de l’épisode judiciare précédent, la langue du président a fourché en parlant du "génocide des Algériens", sic d’un lapsus qui révèle une certaine confusion !

« Une mise à mort sociale »

Puis, le Président a invité Madame ORAN-MARTZ à se rapprocher de la barre afin de justifier son appel. Cette dernière a précisé qu’elle n’avait pas été satisfaite du jugement de première instance rendu en faveur de M.BRET.
Elle a ainsi motivé : « Il m’est incompréhensible d’être condamnée alors que je suis la victime dans cette affaire. J’ai été écartée à cause de pressions communautaristes, et Monsieur BRET a été obligé de faire un choix en fonction de cela. Il en a d’ailleurs fourni la preuve lui-même, avec une carte de visite que j’avais remise à Movses NISSANIAN en lui proposant de m’appeler s’il voyait l’utilité d’un dialogue turco-arménien. Ce qu’il m’a fait s’appelle une mise à mort sociale. Monsieur Bret continue encore et toujours à m’effacer de la scène publique, en faisant pression sur mes collègues Verts pour que je ne puisse pas faire campagne, ni figurer sur une liste électorale qui n’est pourtant plus la sienne ».

« Le combat d’une vie »

Puis est arrivé le tour de Monsieur BRET. L’édile a énoncé sa version des faits avec un discours de circonstance. Il a pris le soin de préciser à la Cour qu’il était l’initiateur de la loi déclarative adoptée en 2001 "sur le génocide arménien", et que c’est un combat qu’il se devait de mener. Il a terminé en indiquant qu’il n’est pas turcophobe dans la mesure où la ville dont il est le maire a choisi comme "citoyen d’honneur" un Turc nommé Ragip Zarakolu. Sur ce, Maître MOREL, avocat de la partie civile à demandé à Monsieur Bret s’il avait envisagé de faire de Hrant Dink, journaliste turc d’origine arménienne un "citoyen d’honneur" de sa ville de son vivant ? Monsieur Bret, déstabilisé, a bafoué pour murmurer que la ville de Lyon avait nommé une rue au nom de Hrant Dink à titre posthume.

Enfin, vint le moment des plaidoiries. Maître Charles MOREL, avocat de Madame ORAN-MARTZ a rappelé les conditions anormales et perturbantes durant l’audience de première instance. Puis, il a apporté des éclaircissements sur le cheminement de cette affaire. Ainsi, il y avait d’un côté une Cour intéressée par les faits exposés par Maître MOREL et de l’autre côté, Maître Masanovic, avocat de Monsieur BRET, très énervé, qui n’a cessé de faire du théâtre.
Il soufflait, s’asseyait, se relevait, gesticulait sans arrêt, bref, il ne tenait pas en place. Au fur et à mesure que Maître MOREL évoluait dans sa plaidoirie, le niveau d’agacement de Me Masanovic a atteint un tel degré que ce fut de l’irrespect vis-à-vis d’un confrère qui s’exprime.
Puis, l’avocat de M.Bret a pris la parole avec agressivité choisissant l’attaque comme stratégie de défense.
D’aucuns ont entendu Me Masanovic pester : " Vous tenez des propos de bistrots, (...) il est évident que toutes les associations turques sont à la solde de l’État turc, (...) Mme ORAN MARTZ croit faire sa thérapie devant la Cour, nous ne sommes pas dans un hôpital. "

On verra donc si la Justice française va enfin donner raison à Madame ORAN-MARTZ dans son combat contre la discrimination lors du verdict qui sera rendu le 16 septembre 2010 à 9h00.

Jeudi 17 juin 2010

Lire aussi :
- L’audience du 03/11/2009
- La décision en 1ère instance du 05/01/2010