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REVUE DE PRESSE DU 13 SEPTEMBRE 2017

Publié le | par Dilek, Pakize | Nombre de visite 558
REVUE DE PRESSE DU 13 SEPTEMBRE 2017

Par Dilek

Cette semaine passée, les relations germano-turques toujours très tendues, procès des journalistes de Cumhuriyet, l’achat par la Turquie de de systèmes de défense aérienne S-400 à la Russie, sont les thèmes abordés par la plupart de la presse francophone.

La dernière phrase de la chancelière allemande Angéla Merkel " La Turquie ne sera jamais membre de l’Union européenne " a fait couler beaucoup d’encre, elle ne fait qu’éloigner diplomatiquement les deux pays. Elle souhaite enterrer définitivement les négociations de l’entrée de la Turquie dans l’UE.

FRANCE INTER rappelle que depuis la tentative coup d’état de juillet 2016 en Turquie, les relations germano-turques se sont dégradées. La Turquie, a entamé des négociations formelles d’adhésion en 2005. Mais en raison de l’opposition de plusieurs Etats membres, dont Chypre et la France, seuls 16 chapitres de négociations sur un total de 35 ont été ouverts. LE POINT ajoute que, suite au propos d’Angela Merkel, la Turquie accuse les politiques "céder au populisme" Le ministre turc des Affaires européennes, Ömer Çelik, estime que "La fin des négociations avec la Turquie est une attaque (portée) aux valeurs fondatrices de l’Union européenne". La réaction a été plus sanguine de la part du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu "l’Europe se tournait vers les valeurs de l’ère ayant précédé la Deuxième Guerre mondiale... barbarie, fascisme, violence, intolérance".

LIBERATION rapporte également la vive réaction du président turc Recep Tayip Erdoğan face aux propos de la chancelière allemande « C’est du nazisme. C’est du fascisme » : ce n’est pas la première fois que Erdoğan accuse les Allemands, voire Merkel, de pratiques nazies. Il l’avait fait en mars dernier suite aux condamnations de Berlin concernant les purges exercée par Ankara après le coup d’Etat raté du 15 juillet 2016.

L’EXPRESS informe que le ministre allemand des Affaires étrangères alerte les ressortissants allemands des risques encourus, emprisonnement arbitraire, s’ils se rendent en Turquie. l’Hebdo ajoute que 55 Allemands se trouvent actuellement dans des prisons turques, dont 12 pour des raisons politiques. Le journal gouvernemental Daily Sabah a écrit : « La Turquie garde son sang-froid contre ces attaques injustes et elle continuera de coopérer à la fois avec le peuple allemand et le monde des affaires allemand, et condamnera ces discours, qui rappellent l’époque nazie ».
Idem dans le FIGARO  : "Le cauchemar continue pour de plus en plus d’Allemands qui ne souhaitaient rien d’autre que de passer leurs vacances en Turquie" déclare le porte-parole du ministre allemand des Affaires étrangères, Martin Schäfer, suite à l’arrestation d’un couple allemand d’origine turque. Le ministère a fait savoir que si ces interpellations arbitraires continuaient envers des ressortissants allemands, la Turquie se retrouverait sur la liste des pays comme la Libye, le Yémen ou la Syrie.

La plupart de représentants européens ne souhaitent pas suivre la proposition d’Angela Merkel d’arrêter les négociations d’adhésion avec la Turquie comme il est souligné dans LE MONDE, jeudi 7 septembre, lors d’une réunion des ministres des affaires étrangères à Tallinn, des représentants de la Finlande, de la Suède, des Pays-Bas, de l’Estonie ou de la Belgique ont exprimé leur désaccord avec la chancelière allemande. L’Estonien Sven Mikser « Je ne pense pas que l’Union européenne prendra une quelconque décision à ce propos cette année  », a-t-il jugé.
Bien que L UE ait gelé les négociation en 2016, la Turquie demeure un partenaire statégique « C’est un pays avec lequel nous travaillons sur des dossiers fondamentaux, stratégiques, pour nous comme pour eux : la lutte antiterroriste, [la réunification de] Chypre, la Syrie...  », a ajouté la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini.

LE POINT reprend les déclarations de la responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, qui rappelle que la Turquie restait un partenaire dans la région ainsi qu’un pays candidat à l’UE. "Nous continuerons donc les échanges, cela dépendra de discussions internes (à l’UE) et surtout de discussions que nous aurons tous ensemble pour définir l’avenir de nos relations". Même son de cloche du côté français, dans LES ECHOS on apprend qu’ Emmanuel Macron ne veut pas d’une rupture avec la Turquie tout en regrettant "les dérives inquiétantes" d’Ankara. Le magazine restitue une part de l’interview du président accordé à un journal grec « Kathimerini ». Il souhaite maintenir des liens avec la Turquie "car c’est un partenaire essentiel dans de nombreuses crises que nous affrontons ensemble, je pense au défi migratoire ou à la menace terroriste notamment  » estime t-il. Ainsi, il se distingue de son homologue allemand.

AFRICAN MANAGER, le site d’actualités relaye également l’information, le président français Emmanuel Macron ne veut surtout pas fermer les portes à Ankara “La Turquie s’est objectivement éloignée de l’Union européenne ces derniers mois, avec des dérives préoccupantes qui ne peuvent pas rester sans conséquence, sur le projet concernant l’union douanière par exemple“, indique le chef de l’Etat français. “Mais je souhaite éviter les ruptures car c’est un partenaire essentiel dans de nombreuses crises que nous affrontons ensemble, je pense au défi migratoire ou à la menace terroriste notamment (…). Et je m’y emploie par des contacts très réguliers avec le président Erdogan".
Le site estime que depuis l’accord d’association paraphé en 1963, il ne s’est pas passé grand chose, l’ambassadeur de Turquie en France Ismail Hakki Musa estime que la Turquie a été dupée.

A Silivri, près d’Istanbul, dans un tribunal adjacent à la prison de haute sécurité où sont détenus les accusés, se tient le procès de 17 dirigeants, journalistes et autres employés actuels ou passés de Cumhuriyet, fondé en 1924, qui est un journal de référence d’opposition au gouvernement. L’EXPRESS rend compte de ce procès.

Ils sont accusés d’avoir aidé diverses organisations terroristes armées et risquent jusqu’à 43 ans de prison. Le quotidien a fait sa une lundi dernier en titrant "Nous voulons de la justice". Le journal est dans le collimateur du président turc Recep Tayip Erdoğan depuis plus de deux ans car un article de Can Dündar, exilé en Allemagne, accusait Ankara de livrer des armes à des islamistes en Syrie. Le journal LACROIX diffuse également cette information. Les prévenus sont accusés d’avoir aidé pas moins de trois organisations terroristes : Les terroristes du PKK, le groupe terroriste DHKP-C et le mouvement terroriste du prédicateur exilé Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau principal de la tentative de putsch contre le président Erdoğan, orchestrée le 15 juillet 2016. Le Chroniqueur Kadri Gürsel aurait reçu des SMS – auxquels il n’a pas répondu – provenant de présumés partisans de Fethullah Gülen. Il est également accusé d’avoir « créé la perception selon laquelle la Turquie est un pays dirigé par un régime autoritaire  » dans une chronique intitulée « Erdoğan veut être notre père ».

Le quotidien poursuit son article par le rappel de la détention du journaliste français Loup Bureau arrêté le 26 juillet, il est accusé d’être « membre d’une organisation terroriste armée » par la justice turque. Son avocat fait savoir qu’il est placé dans une situation d’isolement comme tout accusé de "terroriste".

Bien que la Turquie soit en crise avec la Russie depuis l’annexion de la Crimée en 2014, le président turc Recep Tayip Erdoğan a annoncé mardi 11 aux médias turcs que la Turquie a signé un contrat d’achat avec la Russie de systèmes de défense aérienne S-400.

C’est un contrat majeur précise LA TRIBUNE. Cet accord d’armement suscite l’inquiétude des alliés de la Turquie au sein de l’Alliance atlantique poursuit le journal. Ce à quoi le chef d’état turc rétorque "Nous prenons les décisions à propos de notre indépendance seuls. Nous sommes obligés de prendre des mesures de sécurité et de défense pour défendre notre pays", De son coté , Moscou confirme cet achat. Elle a expliqué que "les S-400 sont un des systèmes les plus compliqués, composé d’un ensemble de matériels techniques", d’où un grand nombre de "subtilités" à régler.

Par ailleurs la Turquie porte aussi un intérêt pour le système Aster. Ainsi l’accord avec la Russie n’empêche pas la Turquie de commencer à travailler sur moyen et long terme avec l’Europe sur un futur système de défense aérienne. Un accord préliminaire (HOA ou Head of Agreement) a été signé la semaine dernière entre le consortium européen Eurosam (50-50 entre MBDA et Thales) et les industriels turcs Aselsan et Roketsan. Pour RFI , cet accord est une décision stratégique, le pouvoir turc parle de choix d’indépendance. La radio rappelle qu’il y a quatre ans, les Turcs annonçaient l’intention d’acheter des missiles aux chinois, l’Otan avait eu une réaction très vive et avait désapprouvé ce futur contrat.

Pour terminer, l’écrivain turc Orhan Pamuk, qui vient de faire éditer son nouveau roman « Cette chose étrange en moi », accorde une interview à PARIS MATCH. Le prix Nobel prend comme personnage principal Mevlut, un homme du peuple d’Anatolie. A travers son personnage, un marchand ambulant, il offre la découverte de la ville d’Istanbul. L’histoire se déroule sur 50 ans. L’auteur décrit l’évolution d’une ville, frustrée de ne plus être jouir de la gloire, subissant des coups d’état. "Mon livre est profondément politique. Je ne veux pas qu’il ne le soit que superficiellement. Donc je ne l’alourdis pas de politique apparente. Ma colère se répand comme le sang dans les veines, pas comme un coup de poing" souligne-t-il au journaliste.


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