Les leaders grec et turc de la Chypre, chargés de négocier l’entente réunifiant cette île méditerranéenne divisée, devront surmonter des divergences majeures à l’occasion d’une réunion de deux jours, qui doit débuter dimanche.

Le secrétaire-général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait indiqué, à l’issue d’une rencontre avec les deux dirigeants à Genève en juillet, qu’il s’attendait à ce qu’un accord soit conclu en octobre.

Les sujets de discorde sont toujours d’actualité et ce, même après une réunion entre les politiciens tenue la semaine dernière à Nicosie, a fait savoir le conseiller spécial de M. Ban, Alexander Downer.

Il a refusé de préciser la nature des différents, mais on rapporte que les deux parties ne se seraient pas entendues sur des éléments clés, notamment la question des propriétés privées perdues pendant la guerre, les limites territoriales, ainsi que les modalités d’un gouvernement fédéral et les élections.

Chypre est divisée depuis 1974, date de l’intervention de l’armée turque dans le nord de l’île en réponse à un coup d’Etat d’ultranationalistes chypriotes grecs, soutenus par la dictature des Colonels à Athènes, visant à rattacher de force l’île à la Grèce. Ce putsch avait également pour objectif la destruction de la minorité turque.

L’intervention militaire turque qui visait à protéger la population turque s’est soldée par la division de l’île en deux entitée politiques, une administration grecque au sud et la République Turque de Chypre du Nord (RTCN).

Des pourparlers sont en cours à l’ONU pour tenter de réunifier l’île, mais le referendum qui s’est tenu en 2005 sous l’égide des Nations Unies a été rejeté par la partie grecque alors qu’il a été massivement approuvé par les Turcs.

Sous la pression de l’administration chypriote grecque et du gouvernement d’Athènes, la RTCN subit un embargo agressif et se trouve politiquement et économiquement isolée sur la scène internationale.

Devant le soutien massif de la population chypriote turque au referendum pour la réunification, l’Union Européenne s’est engagée à mettre un terme à l’isolement de la RTCN, mais elle se heurte depuis au blocage systématique des Chypriotes grecs, mais M. Ban continue de faire pression auprès des deux parties pour qu’une entente soit signée.

M. Downer a précisé que le président chypriote, Dimitris Christofias, et le leader chypriote turc, Dervis Eroglu, avaient fait des progrès depuis la réunion du 7 juillet, mais qu’il y avait encore des problèmes à résoudre en lien avec des « dossiers majeurs ».

avec AP