INTERVIEW - Le Comité Colbert promeut le savoir-faire et le luxe français. A Istanbul (Turquie), « 20 Minutes » a rencontré son président Michel Bernardaud...

De notre envoyée spéciale en Turquie

Chanel, Louis Vuitton, Céline, Cartier… Ces grandes maisons sont toutes réunies au sein du Comité Colbert. Son objectif : promouvoir le savoir-faire et le luxe français. 20 Minutes a rencontré à Istinye Park, vaste centre commercial de luxe implanté à Istanbul, le président du Comité Colbert Michel Bernardaud, également PDG des porcelaines Bernardaud.

Le comité Colbert se déplace pour la première fois à Istanbul, où vous organisez un festival. Pourquoi cet intérêt pour la Turquie ?

Ce festival présente aux Stambouliotes la modernité du luxe français. Cet événement est pour nous l’occasion d’accompagner 29 de nos 75 marques sur le marché turc. Certaines sont déjà installées dans ce pays où elles réalisent de belles performances. Les autres ont, pour la plupart d’entre elles, vocation à s’y implanter prochainement. La Turquie est extrêmement dynamique et nous l’identifions comme l’un des marchés les plus prometteurs pour le secteur du luxe.

La Turquie est-elle difficile d’accès ?

Aucun marché n’est facile. Mais la Turquie s’est ouverte au monde, même s’il demeure des difficultés. L’un de nos principaux soucis est la contrefaçon et plus particulièrement le dépôt de marques sauvages, un phénomène contre lequel il est très difficile de lutter. Nous avons étudié précisément les lois turques et notre comité vient d’adresser au ministre de l’Economie de ce pays des propositions très précises. Le gouvernement turc souhaite attirer des investisseurs étrangers et nous espérons qu’il s’emparera de ce problème qui n’est pas seulement franco-français. Les marques turques rencontrent des difficultés similaires aux nôtres.

Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, a accompagné le déplacement de votre comité en Turquie. Sa présence peut-elle avoir une influence sur vos affaires ?

La présence de Nicole Bricq est un signe fort. D’abord de son soutien à notre secteur. Je ne me lasse pas de le répéter : à l’export, le luxe français pèse davantage que TGV et Airbus réunis… Le déplacement de la ministre à Istanbul va également dans le sens d’un apaisement des relations franco-turques et ce ne peut être que positif pour un bon développement des affaires. La Turquie est cette année notre priorité et nous avançons unis. Le comité Colbert réunit des petites, des moyennes et des grandes entreprises. Nos marques peuvent avoir des divergences de vue, être commercialement en forte concurrence, mais nous partageons les mêmes valeurs et nous visons les mêmes objectifs. Nous travaillons main dans la main et ce modèle est, en France, quelque chose d’unique et de remarquable. Les entreprises étrangères que nous rencontrons y sont très sensibles.

Propos recueillis par Céline Boff