Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a entamé mercredi une visite de deux jours au Liban, au moment où le pays est plongé dans une crise liée au tribunal de l’ONU chargé d’enquêter sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.
M. Erdogan a été accueilli à son arrivée à l’aéroport de Beyrouth par le Premier ministre Saad Hariri, fils du dirigeant assassiné. Sa visite intervient alors que la tension monte de plus en plus dans le petit pays méditerranéen, qui s’attend à ce que le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) publie prochainement un acte d’accusation impliquant le Hezbollah dans le meurtre de M. Hariri. Une éventuelle mise en cause du parti chiite, le plus puissant mouvement militaire au Liban, suscite des craintes d’un regain de violences et d’un effondrement du gouvernement d’union de Saad Hariri, auquel participe le
Hezbollah.
A la veille de sa visite, M. Erdogan a affirmé dans une interview au quotidien libanais As Safir qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher l’éclatement d’un conflit interne au Liban. "Si des signes de guerre font surface, la Turquie et d’autres pays dans la région feront tout pour empêcher cette guerre", a-t-il dit, selon ses propos rapportés par le quotidien.
Le dirigeant turc doit rencontrer le président de la République Michel Sleimane, le président du Parlement Nabih Berri, M. Hariri ainsi que des membres du Hezbollah. Il inspectera le contingent turc au sein de la Force des Nations unies déployée dans le sud du Liban et inaugurera un centre de réhabilitation financé par la Turquie à Saïda, la grande ville du sud du pays.
Peu avant son arrivée, une centaine de Libanais arméniens ont manifesté à l’extérieur de l’aéroport de Beyrouth contre la visite, placée sous haute sécurité.
Source AFP