[RIA Novosti] - La crise syrienne sera examinée en priorité lors des négociations qui auront lieu le 18 juillet à Moscou entre le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et les autorités russes, ont annoncé mercredi les médias turcs, citant des sources gouvernementales.

M. Erdogan a évoqué mardi la situation en Syrie et sa prochaine visite de travail à Moscou lors d’une conversation téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine.

« Le nœud syrien sera défait à Moscou », titre le quotidien Sabah, soulignant que M. Erdogan envisage d’attirer l’attention du président russe sur le fait que Bachar al-Assad n’a tenu aucune de ses promesses concernant le règlement de la crise.

Tout en qualifiant d’inattendue la visite de M. Erdogan à Moscou, le quotidien Hürriyet souligne pour sa part l’importance des négociations directes avec les dirigeants russes sur la crise syrienne.

« La visite [du premier ministre turc] en Russie, qui continue à soutenir ouvertement le régime d’Assad, a une importance fondamentale », estime Hürriyet.

Selon le journal, M. Erdogan envisage d’évoquer avec le président Poutine l’incident aérien qui a conduit la Turquie « au bord de la guerre avec la Syrie ».

Le 22 juin, un avion de reconnaissance turc RF-4E a disparu des écrans radars une heure et demie après avoir décollé de la base d’Erhac, dans la province de Malatya (sud-est de la Turquie). La Syrie a déclaré avoir abattu l’avion dans son espace national. En effet, l’épave de l’appareil a été localisée le 24 juin dans les eaux territoriales syriennes, à 1.300 mètres de profondeur.

La partie russe a annoncé qu’elle disposait de ses propres informations sur l’incident. Il n’est pas exclu que ces informations puissent être présentées aux autorités turques lors des négociations de M. Erdogan à Moscou.

Le quotidien Cumhuriyet cite une déclaration du chef de l’état-major général Necdet Özel, selon laquelle la partie turque disposait « d’enregistrements radars et de photos montrant que l’avion se trouvait dans l’espace aérien international ».

Le chef du service d’information du ministère turc de la Défense, le général Baki Kavun, a pour sa part annoncé que l’épave ne présentait aucune trace permettant de conclure à une attaque de missile, rapporte Cumhuriyet.

Le porte-parole du gouvernement, le vice-premier ministre Bülent Arinç, a fait savoir mardi qu’il y avait tout lieu d’affirmer que l’avion a été abattu par un missile sol-air.