Selon Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI, l’économie de la Turquie se porte bien, une situation qui pourrait ouvrir les portes du conseil d’administration du FMI à la Turquie, avec cependant quelques réserves.
Le directeur du Fonds monétaire international a déclaré qu’il y avait un fort consensus au sein du FMI pour donner un siège à la Turquie au sein de son conseil d’administration. « Tout le monde pense que la Turquie est la meilleure candidate pour le conseil d’administration. Et je suis d’accord avec cela aussi », a confié Dominique Strauss-Kahn à l’agence de presse Anatolia à Gyeongju, en Corée du Sud, où il participait au sommet du G20. Le ministre turc de l’Economie, Ali Babacan, a aussi déclaré samedi que la Turquie pourrait gagner un siège au conseil suite à la décision des pays européens pendant le G20 de réduire leur représentation à la table en laissant deux sièges à des pays en voie de développement. « Il existe un accord fort pour augmenter la représentation de la Turquie mais c’est trop tôt pour déclarer quelque chose de précis. Cependant la porte est désormais ouverte aux négociations », a expliqué M. Babacan. Selon M. Kahn les chances turques de d’assurer un siège au sein du conseil dépendent des négociations entre la Turquie et l’Union européenne, ajoutant que cela pourrait prendre du temps. Evoquant les performances de la Turquie au niveau du contrôle de la crise économique mondiale, Kahn a estimé que « l’économie du pays se porte bien ».
Le risque d’inflation et les lois fiscales inexistantes
« Le taux de croissance pour cette année est situé quelque part entre 7.5% et 8%, ce qui est plutôt élevé. Le déficit budgétaire ne se porte pas mal. La seule inquiétude est que la Turquie se développe vite et que vous faites beaucoup d’importations, d’où le besoin de faire attention au déficit commercial. Mais je pense que le gouvernement a bien pris le problème en main. Nous ne nous inquiétons pas vraiment pour l’économie turque l’année prochaine, je pense que tout se passera bien » a déclaré M. Kahn. Selon le directeur du FMI, la question qui pourrait bientôt se poser pour la Turquie est de savoir combien de temps elle pourrait garder sa croissance économique viable, ajoutant que le pays devait faire des investissements pour le futur. « Un des risques est au niveau de l’inflation, qui pour l’instant est plutôt basse. Et le deuxième risque se situe au niveau des règles fiscales. Nous nous attendions à ce que le gouvernement mette en place des règles fiscales. Il ne l’a pas fait mais le fera peut-être un jour. Cependant, je dois dire que le gouvernement agit comme il faut, comme si il existait déjà des lois fiscales. Et il fait ce qu’il faut sans qu’on le force à le faire » a déclaré M. Kahn.
Source Zaman France