Le dernier Pacha de buda

« Vaillant adversaire, paix à tes cendres » : l’épitaphe donne la chair de poule ; nostalgie du temps où la Turquie était déjà entrée en Europe !….

Ci-gît Abdurrahman Abdi Pacha au Bastion d’Anjou, quasiment à l’extrémité nord des murailles du site du château de Buda. La tombe est assez difficile à trouver et il n’y a absolument aucun panneau, ni indication quelconque malheureusement.

Ce général ottoman (probablement d’origine albanaise) est le dernier pacha, tombé là, les armes à la main.

En novembre 1684, malgré son âge avancé, Abdurrahman Abdi Pacha reçoit le commandement du pachalik de Budin (Buda) dans la Hongrie ottomane.

La région est menacée par une grande offensive de l’armée de la Sainte Ligue regroupant les Habsbourg et les autres États du Saint Empire romain germanique. Abdurrahman Abdi défend énergiquement la ville lors du siège de Buda (du 18 juin au 3 septembre 1686) mais il est tué lors de l’assaut final, le 2 septembre 1686.

La prise de la ville, le 3 septembre, s’accompagne d’un grand massacre de soldats et de civils, musulmans et juifs.

Dans l’ivresse de la victoire, les nouveaux croisés passent au fil de l’épée le petit ghetto juif, coupable d’avoir prospéré sous l’aile des pachas !…

Cependant, les vainqueurs rendent hommage au courage du dernier gouverneur ottoman de Buda.