L’agence gouvernementale turque en charge des réfugiés a une nouvelle fois appelé le monde à "participer à la charge" de l’accueil des quelque 1,2 million de citoyens syriens qui se sont réfugiés sur son territoire pour échapper à la guerre civile dans leur pays.

"La communauté internationale doit finir par comprendre qu’elle doit participer à une solution (...) ils doivent commencer à y prendre leur part", a déclaré le directeur cette institution (Afad), Fuat Oktay, lors d’une rencontre avec la presse à Istanbul.

Selon le dernier décompte de l’Afad, environ 285.000 Syriens sont aujourd’hui hébergés dans les camps ouverts par la Turquie le long de sa frontière avec la Syrie.
Mais plus de 900.000 autres de ces réfugiés vivent sans assistance hors des camps, suscitant de plus en plus de tensions avec les populations turques.

La Turquie a dépensé à ce jour 3,5 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros) pour venir en aide aux réfugiés venant de Syrie mais n’a reçu que 224 millions de dollars (160 M euros) d’assistance internationale, selon l’Afad.

M. Oktay a suggéré que d’autres pays participent à la construction, voire à la gestion, de nouveaux camps sur le territoire turc, notamment pour mieux accueillir les enfants.

Depuis le début de la semaine, de violents incidents ont ainsi opposé réfugiés syriens et habitants dans la ville de Gaziantep (sud) après le meurtre d’un propriétaire terrien turc attribué par la population locale aux Syriens.

Selon la presse turque, les autorités locales ont déplacé quelque 2.000 Syriens de Gaziantep pour les installer dans un camp de la région.

M. Oktay a toutefois souligné que les Syriens qui n’avaient pas commis d’infraction n’avaient pas été contraints de déménager. "Ils ont le choix, aussi longtemps qu’ils respectent les lois imposées aux Turcs", a-t-il assuré.

Outre les Syriens, la Turquie accueille également depuis la semaine dernière quelque 2.000 membres de la communauté yazidie d’Irak, une minorité kurdophone, qui ont fui l’avancée des extrémistes sunnites de l’Etat islamique.

"Notre politique consiste à privilégier l’aide des réfugiés en Irak", a précisé M. Oktay, ajoutant que trois camps étaient en cours de construction sur le territoire irakien.

Source : AFP