ATATÜRK par Ayten AKGÜRBÜZ

Les progrès accomplis cette année par la Turquie sur la voie de l’adhésion à l’UE ont fait l’objet d’un débat du ministre turc des affaires européennes et négociateur en chef, Egemen Bagis, avec les députés de la commission des affaires étrangères, le 2 décembre. Sa visite a coïncidé avec la première discussion d’un projet de rapport sur la Turquie de Ria Oomen-Ruijten (PPE, NL).


Europe

La Turquie fait partie de la solution et non du problème

Publié le | par Hakan | Nombre de visite 285
La Turquie fait partie de la solution et non du problème

Étant donné les défis auxquels est confrontée l’UE – comme la sécurité énergétique, le changement climatique et la crise économique - "la Turquie s’est engagée à contribuer à trouver des solutions et ne fait pas partie du problème", a déclaré à la commission des affaires étrangères le ministre turc des Affaires européennes et négociateur en chef, Egemen Bagis.

M. Bagis a réaffirmé la détermination de la Turquie à poursuivre le processus d’adhésion à l’UE, comme en témoigne son programme national de réforme de 4 ans, en dépit du fait que les négociations sur plusieurs questions aient été interrompues, la Turquie n’ayant pas réussi à appliquer à Chypre le protocole additionnel à l’accord d’Ankara.

Critères de Copenhague

Le rapporteur du PE sur la Turquie, Ria Oomen-Ruijten (PPE, NL) a souligné qu’en dépit de l’adoption par la Turquie de lois correspondant aux critères politiques de Copenhague, les efforts de mise en œuvre s’avèrent encore insuffisants, notamment dans les domaines des droits des femmes et de la non-discrimination. La députée a également demandé ce que la Turquie comptait faire pour rendre possible la ratification du protocole avec l’Arménie, question à laquelle M. Bagis a répondu que "La Turquie veut aller de l’avant et avoir de bonnes relations avec tous ses voisins".

À la question d’Alexander Graf Lambsdorff (ALDE, DE) "quand la Turquie va-t-elle réaliser une percée au niveau de la réforme constitutionnelle  ?", M. Bagis a répondu : "comme 2010 sera une année sans élections en Turquie, le gouvernement va tenter de parvenir à un consensus avec l’opposition afin de pouvoir procéder une réforme constitutionnelle".

Questions bilatérales

"Comment la Turquie peut-elle continuer à se rapprocher de l’UE si elle ne résout pas ses problèmes bilatéraux  ?" a demandé Marietta Giannakou (PPE, EL), en faisant référence à Chypre. "Pourquoi maintenez-vous le statu quo sur l’occupation de Chypre  ?" a questionné Takis Hadjigeorgiou (GUE / NGL, CY). "En ce qui concerne Chypre, il faut être deux pour danser le tango" a répondu M. Bagis, ajoutant que "la solution finale doit se baser sur l’égalité".

Maria Eleni Koppa (S & D, EL) a critiqué la Turquie pour la violation de l’espace aérien grec en mer Egée. "Nous avons besoin d’engager des pourparlers exploratoires pour définir l’espace aérien", a répondu M. Bagis.

Accord de réadmission

"L’immigration illégale n’est pas seulement un problème grec et turc, mais il a une dimension européenne" et l’accord de réadmission UE-Turquie doit être conclu sur la base du principe d’un "partage du fardeau commun", a déclaré M. Bagis en réponse aux questions posées par plusieurs députés. Depuis plusieurs décennies, les marchandises turques ont pu circuler librement dans l’UE, alors que les citoyens turcs ne le peuvent pas, a-t-il ajouté.

Droits des minorités religieuses

Commentant le débat sur la décision résultant du référendum suisse d’interdire la construction de minarets ainsi que les problèmes encore rencontrés par les minorités religieuses en Turquie, M. Bagis a déclaré que " la Turquie est un lieu de coexistence et a une histoire de plus de 800 ans au cours de laquelle différentes cultures ont vécu ensemble ".

Afghanistan

Répondant à une question posée par Geoffrey Van Orden (ECR, UK) quant aux intentions de la Turquie de renforcer ses troupes en Afghanistan, M. Bagis a fait observer que, pour la troisième fois, son pays menait l’International Security Assistance Force et que "si tous les membres de l’OTAN en venaient à décider d’augmenter la participation, la Turquie ne diffèrerait pas sur ce point".

Iran

Elmar Brok (PPE, DE) s’est interrogé sur les développements en Iran et l’implication éventuelle de la Turquie dans l’exportation de matières nucléaires. M. Bagis a souligné l’importance du dialogue avec l’Iran, ajoutant que "si l’Iran possédait l’arme nucléaire, alors nous serions plus préoccupés que vous l’êtes".

Commission des affaires étrangères
Sous la présidence de : Gabriele Albertini (PPE, Italie).

Avec le traité de Lisbonne, en vigueur à compter du 1ᵉʳ décembre 2009, le Parlement européen dispose d’importants nouveaux pouvoirs législatifs. Presque toutes les législations de l’UE seront désormais décidées par le Parlement européen conjointement avec le Conseil des Ministres, y compris pour l’agriculture, l’immigration, l’énergie et le budget de l’UE. En tant que seule institution de l’UE élue au suffrage direct, la fonction du Parlement d’assurer que l’UE soit responsable de devant ses citoyens est également renforcée, par exemple, les députés auront davantage leur mot à dire pour les nominations à de nombreux postes clés de l’UE.


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