19 avril 2024

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100e anniverssaire de la république de Turquie

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La Turquie commémore l’holocauste

Publié le | par Sophie C. | Nombre de visite 125

Elle s’est inscrite hier dans le cadre de la journée internationale à la mémoire des victimes de l’Holocauste lancée en 2005 par l’Onu.

Une cérémonie a eu lieu dans l’une des synagogues d’Istanbul en présence de hauts dirigeants turcs.

Ces derniers ont rappelé la nécessité de combattre “le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme”.

La commémoration a commencé par l’inauguration de l’exposition « Si c’est un homme », consacrée à Primo Levi et s’est terminée par un concert de musique kletzmer donné par la célèbre violoniste Sevil Ulucan.

Cette célébration solennelle fut l’occasion de rappeler les liens étroits unissant les Juifs à la Turquie, sous l’Empire ottoman puis sous la République turque.

Je terminerai par une citation d’un discours prononcé en octobre 2010 par l’illustre écrivain Elie Wiesel :

Beaucoup de morts, qui sont allés à leur mort, nous ont laissé une sorte de testament :

« N’oubliez pas, n’oubliez pas… ».

Car si je dis n’oublions pas, c’est parce que je ne veux pas que mon passé devienne l’avenir de nos enfants. Et si nous oublions, l’oubli en soi pourrait être une tragédie, à un certain niveau, égale à la tragédie elle-même. Donc, j’exige qu’on se souvienne…

Sources : Euronews

Un extrait de l’article « Juifs de Turquie » dans Mes Istamboulines link

En 1935, Atatürk invite les Juifs allemands à venir trouver refuge dans la jeune république turque. Affluent alors des Juifs de nombreux pays d’Europe centrale, professeurs, scientifiques, médecins et musiciens. C’est grâce à leur présence que rayonnera la musique à Istanbul dans les années cinquante.

Il ne faut pas oublier que de nombreux Juifs furent sauvés par des consuls de Turquie en poste dans les pays étrangers lors de la Seconde Guerre mondiale. Naim Güleryüz, Directeur du Musée juif d’Istanbul, mentionne le nom d’une vingtaine d’entre eux qui s’opposèrent aux déportations et n’hésite pas à écrire :

« Au Musée Juif d’Istanbul où, à l’encontre de presque tous les musées Juifs d’Europe, un coin Shoah n’existe pas, est par contre exposé un tableau d’honneur portant les noms des diplomates turcs. » [1]

Le plus célèbre d’entre eux est Selahattin Ülkümen, consul Général à Rhodes entre 1943-44, honoré comme « Juste parmi les nations  » au mémorial de Yad Vashem, qui a réussi à sauver les Juifs de Rhodes citoyens turcs et l’a chèrement payé puisque l’artillerie allemande a alors bombardé le Consulat de Turquie, blessant grièvement son épouse enceinte, qui perdit la vie dans les jours suivants. A Marseille, Necdet Kent, consul entre 1942 et 1945, s’installa dans le wagon de déportation des Juifs et déclara qu’il suivrait ses concitoyens jusqu’au bout, ce qui obligea les Nazis à renoncer par crainte d’un scandale. A Paris, le vice-consul Namik Kemal Yolga fabriqua 176 faux passeports…

Sans tomber dans l’angélisme, on peut dire que la situation des Juifs de l’Empire ottoman puis de la République turque a été incomparablement meilleure à celle de leurs congénères des pays européens…


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