La Turquie a appelé mardi 21 mai à une accélération des pourparlers de paix en cours à Chypre sous l’égide de l’ONU et a rejeté tout lien entre son adhésion au bloc européen et la question chypriote.

"Les délais tactiques, les efforts pour gagner du temps et faire pression de l’Union européenne sur la Turquie ne peuvent pas être considérés comme des signes de bonne volonté", a déclaré le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu après avoir rencontré son homologue chypriote-turc Hüseyin Özgürgün.

"Si nous voulons une vraie paix sur l’île (...) il faut accomplir cela au plus vite", a-t-il poursuivi.

Les négociations entre le président chypriote-grec Demetris Christofias et le dirigeant chypriote-turc Mehmet Ali Talat ont débuté en septembre, mais aucun progrès tangible n’a été annoncé.

Le Conseil de sécurité a exhorté le mois dernier les deux dirigeants à intensifier leurs négociations pour parvenir enfin à la réunification de l’île, divisée depuis 35 ans.

Chypre est divisée depuis l’inetrvention en 1974 du nord de l’île par la Turquie, en réaction à un coup d’Etat de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par Athènes qui voulaient rattacher l’île à la Grèce en y appliquant une purification éthnique au profit des grecs de l’île.

Mais M. Davutoglu est resté ferme jeudi sur le refus de la Turquie d’ouvrir ses ports et ses aéroports aux vaisseaux chypriotes-grecs.

"Mettre la pression sur la Turquie ne peut pas être considéré comme étant une marque de bonne volonté quand l’échec de l’UE à tenir ses promesses est patent", a affirmé le ministre.

Il faisait référence à l’engagement pris par le bloc européen d’alléger les sanctions économiques pesant sur les Chypriotes-turcs en récompense de leur soutien en 2004 à un plan de paix onusien, farouchement rejeté par les Chypriotes-grecs.