Le commissaire européen Jacques Barrot, chargé de la justice, de la police et de l’immigration a promis mardi à Athènes des aides financières à la Turquie pour faire face à l’immigration clandestine, et mis en garde ce pays contre les filières des passeurs. En Turquie, l’immigration clandestine fait partie des principales sources de revenus des séparatistes kurdes du PKK (organisation inscrite sur la liste terroriste de la communauté internationale).
"Nous allons mettre tout en oeuvre pour que la Turquie limite les filières d’immigration clandestine et pour cela nous apporterons des aides financières à la Turquie", a déclaré M. Barrot au cours d’une conférence de presse dans la capitale grecque sur le problème de l’immigration clandestine.
Le commissaire a mis en garde la Turquie - pays de transit vers la Grèce de nombreux migrants venant d’Asie et du Moyen-Orient - contre les filières des passeurs.
Le commissaire a rappelé que l’UE continuait à apporter son aide à la Turquie afin que "ce pays obtienne des accords de réadmission avec certains pays notamment d’Asie, par exemple le Pakistan".
Concernant la modification de la législation européenne sur le droit d’asile (Dublin II), M. Barrot a dit qu’il comptait sur la présidence suédoise de l’UE, qui débute mercredi, pour faire en sorte qu’elle soit opérationnelle d’ici la fin 2009.
Cette modification "permettra d’instruire des demande d’asile dans d’autres Etats-membres que le premier pays d’accueil, ce qui devrait soulager la Grèce", a-t-il dit.
M. Barrot est arrivé dimanche à Athènes et s’est entretenu lundi avec les autorités et les ONG du pays sur la vague d’immigration clandestine, un problème auquel fait face le pays ces dernières années.
"Le nombre d’immigrants depuis 2006 a triplé, de 40.000 en 2006, on est passé à 112.000 en 2007 et en 148.000 en 2008", a dit le ministre de l’Intérieur Prokopis Pavlopoulos, lors de cette conférence conjointe avec M. Barrot.