L’UDC de Vétroz, village de 5500 habitants en Valais, a déposé un recours contre un projet du centre turc, mis à l’enquête publique en novembre 2014. Dans une lettre datée du 9 décembre adressée à la commune, l’avocat et député UDC au Grand Conseil valaisan Jean-Luc Addor, au nom de la section locale de son parti, s’oppose à la demande de changement d’affectation de l’ancien café de la Treille en « Centre d’activités culturelles turc ». Cette requête, affirme le parti, dissimule un projet de lieu de culte islamique.

La demande, signée par le propriétaire de l’immeuble, ne fait pourtant pas mention d’activités religieuses. « Elle porte sur la création d’un espace de rencontre où pourraient se retrouver des femmes et des enfants pour suivre des cours de langue », explique Michel Huser, vice-président du Conseil municipal de Vétroz, à la tête de la Commission des constructions. « Nous n’avons aucune raison de nous opposer à ce projet », poursuit l’élu PLR, qui critique une réaction UDC « purement politique et populiste ». Suite au recours du parti pourtant, le propriétaire de l’ancien café sera amené à préciser la nature des activités du futur centre, précise Michel Huser, soucieux du respect des normes du bâti : « Si c’est un lieu de culte, on doit tabler sur une plus grande affluence, les règles de sécurité sont plus strictes. » Sollicité, le propriétaire des lieux n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Jean-Luc Addor n’attend pas d’explications, il en est convaincu : « C’est une mosquée qui avance masquée. » Il en veut pour preuve « l’expérience » : « Partout, comme à Sion par exemple, les centres culturels musulmans en tous genres sont en réalité des lieux de culte. Ils en constituent une sorte de couverture ou de cheval de Troie. » L’avocat brandit le règlement communal : l’immeuble qui abritait l’ancien café se trouve en « zone de village et hameaux ». Or les activités de culte, hormis celles qui se déroulent dans des églises établies, ne sont pas autorisées dans ce périmètre, écrit-il dans sa missive aux autorités.

Dans cette lettre, le parti, invoquant « la multiplication des foyers d’agitation islamiste » et le « recrutement de djihadistes », fait peser un sévère soupçon sur les initiants de ce projet : il réclame que la police cantonale entreprenne des contrôles à leur sujet et vérifie les sources de financement du futur centre. Yannick Cordonier, vice-président de la section UDC de Vétroz, renchérit : « On ne peut pas rester insensible lorsqu’on voit les jeunes qui partent faire le djihad. »

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