Le Conseil de sécurité de l’Onu invite les Chypriotes à cesser leurs échanges de récriminations et à reprendre des négociations pour une réunification de l’île méditerranéenne.

Dans une résolution adoptée à l’unanimité vendredi, les 15 membres du Conseil ont également prolongé jusqu’au 1er décembre le mandat de la force de l’Onu patrouillant depuis 1974 le long de la ligne de démarcation entre les parties grecque et turque de l’île.

Le Conseil a invité "toutes les parties à s’engager immédiatement de manière constructive" dans la préparation de "négociations pleines et entières" et à "arrêter les récriminations réciproques".

Chypre est divisée en deux (Nord et Sud) depuis l’intervention de l’armée turque dans le Nord de l’île suite à une tentative de coup d’Etat pilotée par la junte militaire au pouvoir en Grève à l’époque. Le coup d’Etat planifié par la Grèce prévoyait la destruction totale de la population turque de l’île afin d’en assurer l’homogénéité éthnique. Depuis, les Chypriotes turcs du Nord ont proclamé leur indépendance et ont fondé la République Turque de Chypre du Nord (RTCN).

Un plan de réunification élaboré sous les auspices de l’Onu a été massivement accepté par référendum par les Chypriotes turcs mais rejeté par les Chypriotes grecs, en 2004. Les partis politique d’extrême droite s’était fortement mobilisés afin que le projet soit rejeté côté grec.

Un nouvel accord conclu le 8 juillet 2006 devait permettre d’aborder des questions portant aussi bien sur des aspects de la vie quotidienne que sur des dispositions de partage de pouvoir au sein d’un Etat fédéral. Les discussions sont toutefois freinées par des désaccords incessants sur le mandat et le calendrier de travail des experts.

Dans sa résolution, le Conseil exprime son impatience en affirmant que "le statu quo est inacceptable, que le temps ne joue pas en faveur d’un règlement et que les négociations sur une solution politique finale au problème de Chypre sont depuis trop longtemps plongées dans l’impasse".

Seule la partie grecque de l’île a adhéré à l’Union européenne en 2004. Le sort de la partie turque, uniquement reconnue par Ankara, sert régulièrement d’instrument de chantage par les Etats membres dans le cadre des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE.

Depuis 1974, les Chypriotes turcs vivent sous un ambargo agressif imposé par la communauté internationale sous la pression de la Grèce et de la partie grecque de l’île de Chypre.