Le procès d’un homme de 28 ans,Laurent Roeckel qui se revendique de l’extrême droite « identitaire » s’est ouvert lundi 18 mars 2013 devant la cour d’assises à Strasbourg. Mardi en fin d’après-midi le verdict est tombé, Laurent Roeckel a écopé de douze ans de réclusion criminelle. Les jurés sont allés au-delà des réquisitions de l’avocat général qui avait requis dix ans.
L’auteur avait avoué qu’il avait mis le feu en pleine nuit, à trois logements ou des familles turques vivaient, « Mon but, c’était de faire peur, pas de détruire les maisons. Noircir les murs ça fait passer un message : faire peur », En avouant « c’était de la connerie de choisir quelqu’un en fonction de ses origines et d’aller mettre le feu chez lui ». Reconnaissant que « les gens auraient pu laisser leur vie ou être blessés ou mutilés à vie », il a estimé s’être « fait monter la tête par les partis politiques ». « J’étais facilement influençable à l’époque, je ne réfléchissais pas » a-t-il rajouté.
Deux des victimes sont venues expliquer devant la cour leur frayeur, la nuit des faits. « Je dormais profondément, j’ai été réveillée par la voisine, il y avait de la fumée partout, j’ai paniqué », a raconté l’une d’entre elles.
Les familles concernées avaient été réveillées au milieu de la nuit et avaient évacué leurs logements en urgence. Dans l’un des cas, des croix gammées avaient été tracées sur un muret. Personne n’a été blessé par ces incendies.
Sa dérive
Le jeune homme, qui a grandi dans le quartier de Cronenbourg, à Strasbourg. Il provoqué des débuts d’incendie dans trois maisons occupées par des familles d’origine turque, à Vendenheim, en octobre et novembre 2010. Le feu avait été allumé dans des poubelles placées contre les façades des maisons.
Il a expliqué, qu’a 23 ans, il n’était « plus possible de traîner avec des étrangers » car « c’était incompatible avec (ses) opinions politiques ». il n’a jamais travaillé et dit avoir vécu de larcins et de petite délinquance. Son casier judiciaire était vierge.
En 2007, il a opéré un changement radical et a adopté les thèses extrémistes et identitaires, se traduisant notamment par un violent rejet de l’étranger. Ce changement se traduisait dans sa manière de s’habiller : cheveux rasés, il a alors adopté les codes vestimentaires de l’extrême droite.
Lors de l’enquête, le jeune homme a déclaré se reconnaître dans le parti régionaliste « Alsace d’abord ». Il admet le caractère xénophobe de ses actes.
Source : avec DNA