L’ancien dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash n’est plus sous assistance respiratoire depuis mercredi et son état de santé s’améliore rapidement, après une embolie cérébrale, selon les médecins.
Le retrait du tube respiratoire l’a rendu très heureux, il est très motivé maintenant, a déclaré le docteur Erkan Kaptanoglu, membre de l’équipe médicale qui soigne Denktash dans la partie nord de la capitale divisée de l’île, Nicosie.
Sa situation neurologique est bonne et le processus de récupération se poursuit, a déclaré un autre docteur, Mehmet Özmenoglu.
Denktash, âgé de 87 ans et retraité depuis 2005, a été hospitalisé la semaine dernière après une embolie cérébrale, souffrant d’une perte importante de mobilité du côté gauche et de pertes de conscience sporadiques.
Les médecins ont déclaré que sa situation médicale critique s’améliorait jour après jour. Suite à cette embolie cérébrale, Rauf Denktash a souffert d’un problème respiratoire compliquant son traitement et nécessitant une assistance respiratoire.
Avocat formé en Grande-Bretagne, Denktash a représenté la communauté chypriote-turque pendant plus de 40 ans, dont, pour la moitié, en tant que Président de la République turque de Chypre Nord (RTNC), auto-proclamée en 1983.
Fervent patriote, il a vu les Chypriotes turcs ignorer ses conseils et voter massivement en faveur d’un plan de réunification de l’île soumis à référendum par l’ONU en avril 2004, ce qui l’a conduit à ne pas se présenter pour une réélection l’année suivante.
Le processus de paix a échoué en raison de son rejet par une grande majorité de Chypriotes grecs et Chypre a fait son entrée dans l’Union européenne en tant qu’île divisée.
Chypre est divisée depuis 1974, date de l’intervention de l’armée turque dans le nord de l’île en réponse à un coup d’Etat d’ultranationalistes chypriotes grecs, soutenus par la dictature des Colonels à Athènes, visant à rattacher de force l’île à la Grèce. Ce putsch avait également pour objectif la destruction de la minorité turque.
L’intervention militaire turque qui visait à protéger la population turque s’est soldée par la division de l’île en deux entitée politiques, une administration grecque au sud et la République Turque de Chypre du Nord (RTCN).
Des pourparlers sont en cours à l’ONU pour tenter de réunifier l’île, mais le referendum qui s’est tenu en 2005 sous l’égide des Nations Unies a été rejeté par la partie grecque alors qu’il a été massivement approuvé par les Turcs.
Sous la pression de l’administration chypriote grecque et du gouvernement d’Athènes, la RTCN subit un embargo agressif et se trouve politiquement et économiquement isolée sur la scène internationale.
Devant le soutien massif de la population chypriote turque au referendum pour la réunification, l’Union Européenne s’est engagée à mettre un terme à l’isolement de la RTCN, mais elle se heurte depuis au blocage systématique des Chypriotes grecs.
avec AFP