Source : @rrêt Sur Images
Par Daniel Schneidermann

Dans une même émission, une déclaration peut en cacher une autre.

Les reprises ont été nombreuses, dans la presse française et internationale, sur les menaces de Kouchner dimanche soir sur RTL-LCI-Le Figaro à l’égard de l’Iran. "Il faut se préparer au pire, c’est dire à la guerre", a-t-il dit.

En revanche, aucune reprise de la longue passe d’armes qui l’a opposé à ses intervieweurs à propos de la Turquie.

Au terme d’un accouchement d’une totale confusion, les journalistes l’ont pourtant amené à révéler que Sarkozy était favorable à une modification législative, ne rendant plus obligatoire le referendum sur l’adhésion de la Turquie à l’UE (vous pouvez l’écouter ici. Passe d’armes de 38’58’’, à 43’53").

Le ballon d’essai avait été lancé quelques jours plus tôt par le secrétaire d’Etat aux affaires européennes jean-Pierre Jouyet, déclenchant des réactions furieuses de Philippe de Villiers, de Nicolas Dupont-Aignan, ou de Marine Le Pen.

Mais Kouchner était le premier membre du gouvernement expliquant que cette position reflétait la pensée de Sarkozy.

Le "De toutes façons, quoiqu’il arrive, les Français seront consultés sur la Turquie", version officielle du gouvernement français, a donc subi hier soir son premier coup de boutoir. Dans une large indifférence de la presse, et une totale indifférence de la télévision (aucun JT n’a fait le moindre écho à l’ebullition gouvernementale à propos de la Turquie).

"Ca ne me plait pas, mais ça ne m’indigne pas" a aussi déclaré l’humaniste Kouchner, à propos de la possibilité de recourir à des tests ADN pour les candidats au regroupement familial. Reprises partielles de cette phrase : la plupart des "repreneurs" ont préféré reprendre le "ça ne me plait pas", et passer sous silence le "mais ça ne m’indigne pas".