C’est en enquêtant sur de possibles liens entre le cercle Cadet et le milieu corse que juges et policiers sont tombés sur les "manips" de Serge Kasparian.

Federici… De la Haute-Corse à Paris, en passant par Aix-en-­Provence, voilà un nom qui "chante" aux oreilles de toutes les polices en charge de la lutte contre le crime organisé. Le clan a beau être affaibli depuis l’incarcération de son parrain, Ange-Toussaint, surnommé "ATF", l’ombre des bergers de Venzolasca plane toujours. Et notamment sur ce cercle de jeu parisien – qu’il contrôlait en douce jusqu’en 2007 quand il s’appelait encore Concorde – et qui a rouvert fin 2009 sous le nom de "cercle Cadet" avec à sa tête Serge Kasparian.

Entre matches arrangés...

Cet homme d’affaires ­d’origine arménienne né à La Ciotat (Bouches-du-Rhône) en 1955 n’a rien du bandit corse. Inconnu des services de police, il monte son dossier et obtient le feu vert de la Commission supérieure des jeux. Cela n’empêche pas les enquêteurs du Service central des courses et jeux de soupçonner une possible mainmise du banditisme insulaire. Des soupçons renforcés quand Kasparian, déjà propriétaire de plusieurs brasseries à Paris, fait l’acquisition d’un établissement de prestige du cours Mirabeau à Aix-en-Provence, considéré à tort ou à raison comme l’arrière-cour du banditisme corso-marseillais.

Une information judiciaire est ouverte fin 2013. Elle débouche en octobre sur sept mises en examen dont celle de Kasparian. Pas de Corses à l’horizon mais des soupçons d’évaporation d’argent liquide : des sommes de 15.000 à 30.000 euros par jour sont évoquées… Et des écoutes téléphoniques accablantes à l’origine du tsunami qui vient de secouer la Ligue 2 de football. Durant sa garde à vue, qui s’est conclue par une nouvelle mise en examen pour "corruption", Serge Kasparian, actionnaire du club nîmois depuis l’an dernier, aurait, selon une source proche de l’enquête, "confirmé du bout des lèvres que le maintien en D2 du Nîmes olympique passait bien par des matchs arrangés". Quant à la matérialisation de cette corruption présumée, elle repose pour l’heure sur 24 caisses de vin (Caen-Nîmes) et la promesse d’une prime de 100.000 euros (Bastia-Nîmes).

Lire la suite sur : Le Journal Du Dimanche